dimanche 30 juin 2013

Sujets d’Histoire-Géographie-Education civique 2013: « Plus jamais çà ! »

Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG)

Sujets d’Histoire-Géographie-Education civique 2013: « Plus jamais çà ! »

Réaction et analyse de l’APHG à propos du Diplôme National du Brevet (DNB)

L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) a pris connaissance des
sujets scandaleux du Diplôme national du Brevet (DNB) de la session de juin 2013 en
France métropolitaine, et des réactions indignées des professeurs d’Histoire-GéographieEducation civique, comme de nombreux élèves et parents d’élèves.

De nouveau, comme avec les sujets du Baccalauréat général, les leçons de fin de programme
ont été privilégiées. Est-ce la volonté de mettre au pas un corps professoral qui n’a eu de
cesse de dénoncer la lourdeur des nouveaux programmes ? En voulant contraindre les
enseignants à une véritable course contre la montre pour terminer des programmes infaisables,
ce ne sont pas les professeurs qui sont sanctionnés, mais les élèves qui sont punis. Les
questions posées, abordées en fin d’année scolaire, au pas de charge et pour la première fois,
n’ont pas pu bénéficier d’évaluations et de remédiations, susceptibles de réduire les écarts
entre les élèves. Nous sommes inquiets devant la grande difficulté à laquelle seront
confrontés, dès le lundi 1er juillet, les correcteurs de tels sujets.

L’APHG relève un manque de clarté de certains intitulés et des incohérences entre les
programmes de 2008 et les consignes du DNB de 2012, de nature à déstabiliser les élèves et
à provoquer des interrogations chez les professeurs. Nous demandons que soient évités les
pièges dans les formulations des sujets, dans l’intérêt de tous. 

Ainsi, en respectant les textes officiels, la question longue en Histoire aurait dû porter sur
l’ensemble des crises de la Guerre froide. Dans la plupart des manuels, la guerre de Corée
n’est qu’à peine évoquée. Un élève moyen de Troisième ne disposait pas de la matière
suffisante pour rédiger sérieusement un développement structuré. En Géographie, c’est
l’écriture de l’ensemble du sujet qui pose problème, comme le choix contestable des
documents (le fond de carte et le tableau statistique sont peu convaincants). Il conviendrait
d’éviter de donner aux candidats des documents de piètre qualité d’impression, comme en
Education civique. Les intitulés de certaines questions invitent davantage à la récitation qu’à une véritable
réflexion des élèves.

Enfin, les documents proposés sont, pour l’essentiel, de nature journalistique et même
publicitaire, tirés d’Internet, avec une question en Education civique sur la reconnaissance
par les élèves des symboles des réseaux sociaux ! Ceci pose la question du statut de
l’Histoire, de la Géographie et de l’Education civique comme disciplines scientifiques à
l’Ecole, fondées sur l’étude des sources originales.

L’APHG demande avec insistance une refonte du DNB dès l’année prochaine. Il doit
reposer sur des programmes allégés immédiatement et, à terme, révisés. Nous
recommandons une nouvelle écriture de l’épreuve d’Histoire-Géographie-Education civique
du DNB. L’APHG, qui défend la parité entre nos disciplines, demande pour la question
longue, à la fois en Histoire et en Géographie, qu’il y ait le choix entre deux sujets. La
formulation des consignes doit veiller à favoriser la réflexion et l’éveil critique des élèves, qui
sont les citoyens de demain.

Pour l’APHG, l’Histoire, la Géographie et l’Education civique doivent redevenir des
priorités de l’Education nationale, à tous les niveaux d’enseignement. Les professeurs de
ces disciplines, soucieux de valoriser avec bienveillance le travail effectué tout au long du
collège par leurs élèves, exigent un examen national avec des épreuves à la fois faisables et
ambitieuses, qui permettent une réelle égalité des chances et un accès de tous à une
culture générale solide.
Fait à Paris, le 29 juin 2013
Le Secrétariat général de l’APHG (Béatrice Louapre-Sapir et Hubert Tison)

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