La venue d'Anthony Guyon à Montpellier a été, on peut le dire, un vrai plaisir à suivre. D'un abord simple, notre collègue s'est prêté avec talent au jeu des questions-réponses avec Dalila Chalabi.
Présentant son parcours, sous le patronage du regretté Hubert Heyriès, et ses recherches, souvent dans les archives revenues d'URSS, il a pu expliquer l'importance de son éditeur, qui lui a demandé une synthèse qui n'existait pas sur les tirailleurs sénégalais.
Créés pour seconder les conquêtes coloniales et unifiées relativement tardivement sous l'appellation de "tirailleurs sénégalais", les troupes noires restent peu nombreuses jusqu'à la Première Guerre mondiale. Leur utilisation se fait largement sur un rythme saisonnier : elles alternent passage au front et hivernage dans le Midi. Leur utilisation par les Français en Europe est reprochée à la République d'abord par les Anglais, puis par les Allemands, qui y voient l'appel à une forme de barbarie. Leur engagement dans la France Libre, pour être important, s'achève par la politique de "blanchiment" des unités dès l'automne 44 avant le massacre de Thiaroye, perpétré sur des hommes qui ne demandaient que le paiement des primes promises. Anthony Guyon a souligné la lenteur de la reconnaissance de leur action par la République, tandis que les travaux des historiens, réels, restent peu connus du grand public, donnant le sentiment d'une volonté d'oubli de leur action.
L'APHG-LR ne peut que sincèrement remercier Anthony Guyon de sa venue, et le Gazette Café de son accueil toujours chaleureux et efficace.
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