vendredi 30 août 2013

Trois émissions de la Fabrique de l'histoire traitant du Languedoc-Roussillon



Trois émissions de la Fabrique de l'histoire consacrées à notre région: des ressources pour l'histoire contemporaine




L’île antérieure - Un documentaire de Séverine Liatard et Véronique Samouiloff

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-documentaires-l-ile-anterieure-rediffusion-de-l-emission-du-5-jui


Posée au milieu de l’étang de Bages-Sigean près de Port-la-Nouvelle, la Nadière est un îlot minuscule de 5000 mètres carrés. Une vingtaine de familles commencent à s’y s’installer de manière permanente au milieu du XIXème siècle parce que l’île est située dans un lieu particulièrement poissonneux : anguilles, loups, daurades, soles, muges y vivent … Rapidement la pêche s’y organise collectivement : des barrages sont posés et les eaux partagées.
Dans cet espace restreint, sans eau douce et sans terre disponible pour cultiver le moindre jardin, les familles vivent dans la promiscuité tout en restant en contact permanent avec le continent. La vie y est rude, l’hiver surtout, avec le froid et les inondations et les femmes, semblent prisonnières sur ce morceau de terre qu’elles ne quittent que pour vendre le poisson à la Nouvelle et ramener les commissions.
Désertée durant la seconde guerre mondiale, l’île devient peu à peu  le symbole de la terre originelle, une invitation au rêve, vestige d’un temps passé idéalisé.
Divers projets de valorisation patrimoniale ont vu le jour, beaucoup ont échoué. Récemment, le Parc naturel régional de la Narbonnaise en méditerranée a publié un carnet sur l’histoire et la mémoire de l’île accompagné d’un film documentaire dans le but de sensibiliser les collectivités locales à leurs spécificités culturelles.
Aujourd’hui laissé à l’abandon, l’île retrouve son état antérieur.


La Nadière S. LIATARD © RADIO FRANCE


Avec Francis Gaubert (ancien pêcheur de la Nadière) ; Gérald Mulet (petit-fils de pêcheur de la Nadière) ; Claire Mourrut etJean-Pierre Raynaud (frère et sœur, enfants de la Nadière) ;Josyane Guizard (fille et petite fille d’une famille de la Nadière) ; Christiane Amiel (anthropologue) et Anne Laurent(historienne).














Histoire de l'eau au XXème siècle 2/4

22.05.2012


Un canal nommé Lamour

Un documentaire de Stéphane Bonnefoi, réalisé par Séverine Cassar

Prise de son Yann Fressy



Bellegarde © RADIO FRANCE



Philippe Lamour 
En février 1955, Philippe Lamour arrache des mains de Pierre Mendès-France, le jour de sa démission de la présidence du Conseil et sur le capot de sa voiture, la signature du décret instituant la création de la Compagnie nationale d’aménagement de la région du Bas-Rhône Languedoc (CNABRL).
C’est la fin du premier acte d’un combat vieux de dix ans pour Philippe Lamour, né dans le Nord en 1903 et arrivé par accident dans le Gard, sur la rive droite du Rhône, au cours de l’occupation.
Grâce à cette signature, le visionnaire Lamour va offrir un nouvel essor à sa région d’adoption, un Languedoc aride et peu industrialisé, soumis à une viticulture en perte de vitesse au sortir de la guerre. Son projet s’inspire de l’aménagement hydrologique de la Vallée du Tennessee, mené dans les années 30 aux Etats-Unis : la Tennessee Valley Authority (TVA).
Soit un vaste réseau d’irrigation (canaux, barrages) qui conduirait l’eau du Rhône à travers trois départements (le Gard, l’Hérault et l’Aude), permettant ainsi le développement d’une agriculture diversifiée. Le canal du Bas-Rhône, fruit du premier plan de modernisation de Jean Monnet, voit le jour au tout début des années soixante et la Costière gardoise, aux portes de Nîmes, ne tarde pas à s’imposer comme l’un des grands plateaux arboricoles européens grâce, notamment, à l’arrivée et au savoir-faire des rapatriés d’Algérie.
Mais l’eau ne servira pas qu’à des fins agricoles. Les centaines de kilomètres de réseaux du canal vont permettre au gouvernement Pompidou, dès 1963, de s’attaquer à l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon.
Près de 60 ans après sa création, la compagnie du Bas-Rhône Languedoc (BRL), après bien des déboires, est devenue un acteur international de l’aménagement hydraulique. Société d’économie mixte locale (SEML) aux mains de la région Languedoc-Roussillon, elle ne saurait toutefois négliger sa vocation première face à l’afflux de nouvelles populations venues profiter du soleil méditerranéen.
Le projet Aqua Domitia vise aujourd’hui à conduire l’eau du Rhône jusqu’aux confins de l’Aude, et pourquoi pas prochainement, jusqu’aux Pyrénées… Le canal, souvent décrié pour son envergure démesurée, trouvera t-il demain une nouvelle raison d’être dans cette région où l’agriculture perd chaque jour des exploitants ?
En creux, se dessine au fil de ce documentaire, le portrait d’un homme gouverné par l’amour de la liberté et de la modernité, n’ayant jamais succombé aux sirènes de la vie politique. Philippe Lamour est considéré à bien des égards comme l’un des pères (oubliés) de l’aménagement du territoire en France, et dont ce cher Languedoc aura été le précieux laboratoire.

Avec Jean-Robert Pitte, géographe et biographe de Philippe Lamour, Dominique Granier, président de la chambre d’agriculture du Gard, Catherine Lamour, fille de Philippe, Damien Allary, président du conseil d’administration de BRL,Jean-François Blanchet, directeur de BRL et Roger Gassier, agriculteur sur la Costière à Caissargues (Gard), ancien rapatrié d’Algérie.

Le canal du Bas-Rhône et Philippe Lamour, une histoire commune :
* 1903 : Naissance de Philippe Lamour à Landrecies (Nord)
* 1923 : Avocat, il plaide notamment dans le cadre des affaires Seznec et Stavisky
* 1931 : Création de la revue d’avant-garde Plans, à laquelle collaborent notamment Le Corbusier et Fernand Léger.
* 1934 : Publication de son premier roman (« Un dur ») avec son ami, l’avocat André Cayatte.
* 1942 : Installation au mas Saint-Louis la Perdrix à Bellegarde, entre Nîmes et Arles.
* 1946 : Création de la Commission du Bas-Rhône. Visite de l’aménagement hydraulique de la Tennessee Valley (USA).
* 1947 – 1954 : Secrétaire générale de la Confédération générale de l’Agriculture (CGA)
* 1955 : Création de la Compagnie nationale d’aménagement de la région du Bas-Rhône et du Languedoc (CNARBRL, 1ère Société d’aménagement régional française) dont il sera le président jusqu’en 1974.
* 1956 : L’Etat autorise la compagnie à prélever jusqu’à 75 m3/s dans le Rhône pour alimenter les communes du Bas-Rhône et du Languedoc.
* 1957 : Avril, les travaux du canal s’ouvrent à Saint-Gilles (Gard). Au total, ils dureront dix années.
* 1960 : 26 février, inauguration de la station de pompage de Pichegu à Bellegarde, rebaptisée plus tard Aristide Dumont, par le général de Gaulle. Mars : visite de Nikita Khroutchev, président de l’U.R.S.S.
* 1961 : La concession attribuée par l’Etat à BRL est élargie pour permettre l’irrigation, grâce à un système de barrages, des plaines autour de Béziers et du littoral audois. A la fin des années 60, construction du barrage du Salagou, puis des Olivettes (Hérault) au milieu des années 80.
* 1963 : Février, création de la Commission nationale d’aménagement du territoire dont Philippe Lamour est nommé président. Juin : création de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar). Naissance de la mission Racine (aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon).
* 1965 -1983 : Philippe Lamour est maire de Ceillac (Hautes-Alpes).
* 1974 : Président du Conseil économique et social de la région Languedoc-Roussillon. Il fut aussi, notamment, président du comité des experts de la FAO (Nations Unies) et de l’ANDAFAR (Association nationale pour le développement de l’aménagement foncier agricole et rural).
* 1977 : Président fondateur du Parc du Queyras.
* 1980 : Publication de son récit autobiographique « Le cadran solaire ».
* 1989 : Publication d’un article dans Le Monde : « TGV et voie d’eau : même combat ».
* 1992 : Mort de Philippe Lamour.
* 2005 : Lancement du projet « Aqua domitia », qui prolonge l’œuvre de Philippe Lamour (réseau enterré) jusqu’à Narbonne.

Biblio :
- Jean-Robert Pitte "Philippe Lamour" (éd. Fayard)
- Jean-Louis Loubet del Bayle "Les non-conformistes des années 30" (éd. Seuil)
- Philippe Lamour, "60 millions de Français" (éd. Buchet/ Chastel)
- Philippe Lamour, "Le Cadran solaire",  (rééd. Presses du Languedoc)
- Philippe Lamour, "Les Quatre vérités" (éd. Robert Laffont)

Histoire du village 2/4
Le mystérieux kibboutz de Pardailhan

Un documentaire de Séverine Liatard et Séverine Cassar

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-du-village-24-2012-12-11
http://www.franceculture.fr/souvenirs-du-kibboutz-de-pardailhan
 
Au début des années 1960, un groupe de 80 Parisiens décide de faire renaître un village abandonné de l'Hérault pour y fonder un kibboutz. Ils s’installent à Pardailhan situé sur un plateau à 50 km de Béziers. La terre y est caillouteuse et le climat parfois rude. Vincent Thibout qui a visité Israël et séjourné deux ans dans un kibboutz parvient à convaincre ces familles du onzième arrondissement de Paris de transposer l'expérience collective israélienne en France. Ils quittent leur travail, vendent leurs biens pour fonder une communauté agricole égalitaire sans argent où chacun "travaille selon ses possibilités et obtient selon ses besoins". L'Assemblée générale décide de tout. Cette petite république est cimentée par une croyance qui mélange à la fois le jansénisme, le sionisme, le judaïsme et le socialisme.
Avec beaucoup de mal, ils parviennent notamment à cultiver des pommes de terre et élever un gigantesque poulailler. Les femmes se mettent à travailler pour une usine de confection à Paris et les hommes se font employer dans des petites industries de la région.
L'expérience s'achève au bout de trois ans. Les uns et les autres repartent avec semble-t-il un sentiment d'échec après avoir soldé leurs dettes. Aujourd'hui, les adultes ou les enfants de cette communauté avant « le temps des communautés » refusent de témoigner de ce passé.
En revanche, des habitants de Pardailhan d'hier et d'aujourd'hui - l'ancienne institutrice du kibboutz, le journaliste duMonde qui s'était rendu sur place à l'époque et Claude Gutmann, aujourd'hui écrivain, qui a fait un aller retour au kibboutz avec son père à l'âge de 15 ans - se souviennent  de cette étrange communauté de Parisiens.


Avec les témoignages de Maurice Cauquil, Simone Fraisse, Maryvette et Elyan Robert, Pierre Donnadieu, Yves Casseville, Eva Faerber et Claude Shultz, Daniel Gerson et Claude Gutman


Hommage au professeur Charles-Olivier Carbonell (Paru dans Historiens et Géographes n°423 juillet-août 2013


Hommage au professeur Charles-Olivier Carbonell
(Pézenas, le 20 avril 1930 – Montpellier, le 2 janvier 2013)



C’est un fidèle adhérent de l’APHG qui nous as quittés. Charles -Olivier Carbonnell nous était
familier par les ouvrages de lycée qu’il avait rédigés dans la collection Delagrave, par son
soutien sans failles à l’APHG, par sa participation à une didactique fondée sur des recherches
scientifiques, par sa passion pour l’analyse comparée des manuels scolaires, par ses efforts pour
bâtir une histoire européenne et son projet de manuel pour les élèves européens en particulier
sur l’Histoire de l’Europe. Deux de ses collègues Christian Amalvi et Carol Iancu lui rendent
hommage.

Charles-Olivier Carbonell a passé son adolescence hors de la métropole, suivant son
père, professeur de philosophie, dans ses différentes affectations : à Istanbul, puis à Sétif et à
Philippeville en Algérie. Rentré en France en 1947, il poursuit des études d’histoire au lycée Pierre
de Fermat et à la faculté des lettres de Toulouse jusqu’au CAPES, obtenu en 1953. Agrégé
d’histoire, il est nommé professeur d’histoire au lycée Pierre de Fermat puis entre dans
l’enseignement supérieur, en devenant, de 1961 à 1967, l’assistant de Jacques Godechot, doyen de
la faculté des lettres de Toulouse, puis maître-assistant à l’Université de Toulouse-le-Mirail, enfin, à
partir de 1978, maître de conférences, puis professeur, jusqu’à sa retraite en 1998, à l’Université
Paul-Valéry- Montpellier-III. Son œuvre très variée s’oriente dans quatre directions : la didactique
de l’histoire ; la mythographie politique ; l’historiographie ; l’histoire de l’Europe.
Spécialiste des manuels scolaires, il l’est à double titre. D’abord, comme co-auteur,
avec son collègue toulousain, Jean Sentou, d’un manuel pour la classe de terminale, Le Monde
contemporain, publié, en 1962, chez Delagrave, qui rencontra un grand succès. Par la suite, il s’est
intéressé à la production des manuels scolaires et à leurs auteurs, présidant par exemple à
Montpellier, en 1983, le colloque « Jules Isaac, un pédagogue pour notre temps », organisé par
l’association des Amis de Jules Isaac, puis intervenant dans les colloques organisés par Pierre
Boutan et le regretté Pierre Guibbert à l’IUFM de Montpellier.
Ses cours donnés à l’IEP de Toulouse de 1962 à 1992, ont nourri des recherches de
Mythographie, qui ont débouché sur deux publications originales qu’il a dirigées : le Message
politique et social de la bande dessinée en 1975, et, en 1991, en collaboration avec Jean Rives,
Mythes et politique.
L’apport scientifique le plus considérable de Charles-Olivier Carbonell relève surtout
de l’historiographie, dont, avec Pierre Nora, il invente probablement le territoire. Délaissant
volontairement les chefs-d’œuvre et les génies de la période romantique – Michelet, Guizot,
Lamartine, Tocqueville, et les autres – il s’efforce de replacer tous les discours historiques dans le
contexte politique, culturel, religieux dans lequel ils ont été tenus et de mesurer leur impact dans la
communauté scientifique et le grand public sans jamais se soucier ni de leur dimension littéraire, ni
du sort que la postérité leur a, à tort ou à raison, réservé. Dans cette perspective neuve, qui
privilégie la production de l’histoire au détriment de la réputation de son auteur, il est sans doute un
des premiers à tenter de définir, en sociologue, dans sa thèse pionnière Histoire et historiens : 1865-
1885, publiée en 1976, chez Privat à Toulouse, ce qu’est vraiment le métier d’historien de Fustel de
Coulanges à Ernest Lavisse, « moment » qui correspond au passage crucial de l’âge héroïque des
études historiques à leur organisation administrative sous la Troisième République. Un autre de sesouvrages témoigne de ce changement de regard sur la condition et le métier d’historien qu’il a
initié. L’Autre Champollion, publié aux Presses de l’IEP de Toulouse en 1984, s’intéresse, non pas à
Jean-François Champollion (1790-1832), le génial déchiffreur des hiéroglyphes, mais à son frère
aîné, Jacques-Joseph Champollion-Figeac (1778-1867), érudit laborieux certes, mais qui a joué un
rôle de premier plan, entre 1830 et 1848, dans l’organisation des études historiques.
A partir des années 1990, l’Europe est devenue, sous l’influence de sa seconde
épouse Jocelyne Bonnet, professeur d’Ethnologie à l’ Université Paul-Valéry-Montpellier-III, le lieu
de convergence des recherches antérieurement conduites en didactique, en mythographie et en
historiographie. Entré, en 1991, dans le réseau Eurethno, créé en 1988 à Strasbourg, sous le
patronage du Conseil de l’Europe, il participe à de nombreuses rencontres internationales, dont le fil
rouge est une réflexion de portée à la fois épistémologique, historiographique et anthropologique
autour des éléments fondateurs de l’identité européenne, notamment celle de Montpellier, en 1992,
« Identités de l’Europe, Identité de l’Europe. Sources et méthode ». Cette attention portée à une
définition pluridisciplinaire de l’Europe débouche sur la publication, chez Privat, en 1999, d’une
Histoire européenne de l’Europe en deux volumes, que Charles-Olivier Carbonell dirige et où le
continent européen est davantage défini par ses traits constitutifs culturels forgés au cours des
siècles que par ses caractères géographiques. Cet ouvrage a été traduit en roumain et publié aux
éditions de l’Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca.
Professeur invité en Russie (Moscou), au Brésil (Sao Polo et Curitiba) et en Chine
(Chengdu), il a contribué à y faire rayonner les acquis de l’école historiographique française, ainsi
que lors des réunions scientifiques, dans leurs pays d’origine, avec des universitaires allemands,
belges, italiens, polonais, roumains, grecs, bulgares, etc.
Au-delà de la diversité d’une œuvre dense, il nous laisse en héritage une méthode, exprimée
en conclusion de sa thèse, qui reste toujours d’ actualité pour comprendre les conditions qui
rendent possible l’exercice de la profession de chercheur : « Le singulier se décompose en pluriel. Il
n’y a pas de moment, mais une période, de héros, mais un groupe, d’ouvrage génial, mais une
production. Le pluriel d’histoire et d’historiens est un pluriel exigeant. Au terme de l’effort qui en
sonde la richesse, il témoigne d’une singularité essentielle, celle de l’homme ».
S’il a réussi à ressusciter avec tant d’aisance le passé, c’est qu’il lui a été toujours présent. Il
aimait cette phrase du philosophe italien Benedetto Croce : « Toute histoire est histoire
contemporaine ».
Cependant le souvenir principal que nous conserverons du professeur Charles-Olivier
Carbonell, nous ses collègues et ses amis, c’est moins celui de ses ouvrages, même si, sur le plan
méthodologique, ils ont beaucoup compté pour nous, que celui de son charisme personnel, de son
rayonnement humain, de sa générosité permanente. Par sa disponibilité souriante aussi bien envers
ses collègues universitaires qu’à l’égard de ses nombreux étudiants, qu’il captivait par son aptitude
à rendre vivantes les théories politiques les plus abstraites, en ayant recours, en bon méridional qu’il
était, aux métaphores sportives, il fut toujours l’antithèse absolue du mandarin rigide, inaccessible
et arrogant. Sa vie illustre parfaitement ce que souligne notre collègue Françoise Waquet dans son
beau livre, Les Enfants de Socrate, paru chez Albin Michel en 2008 : à l’Université et dans le
monde de la recherche scientifique, les relations nouées entre un maître ses collègues et ses
disciples ne relèvent pas toujours des rapports de force, mais peuvent être aussi des liens pleins de
confiance et d’amitié. Grâce au comportement humain et cordial, de Charles-Olivier Carbonell, les
auteurs de cette notice peuvent en témoigner avec une infinie reconnaissance.

Christian Amalvi & Carol Iancu, Université Paul-Valéry – Montpellier-III.

Parmi ses nombreuses publications, citons :
1. L’historiographie : Histoire et historiens, une mutation idéologique des historiens français
(1865-1885), Toulouse, Privat, 1976 ; L’Historiographie du catharisme (dir.), Toulouse, Privat,
Cahiers de Fanjeaux, vol. 14, 1979 ; L’Historiographie, Paris, PUF, 1982, Que sais-je ? nouv.éd., 1998 ; Les Sciences historiques d’Hérodote à nos jours, Paris, Larousse, 1994.
2. La Mythographie politique : Le Grand octobre russe, Paris, Le Centurion, 1967 ; Mythes et
politique (dir.), Toulouse, Presses de l’IEP de Toulouse, 1991.
3. La didactique de l’histoire. Trois manuels pour les classes de Première et de Terminale,
publiés chez Delagrave : Le Monde contemporain (1962, huit éditions jusqu’en 1980) ; Hier, le
monde (1982) ; Naissance du monde contemporain (1988). Trois ouvrages destinés aux
étudiants : La civilisation britannique, avec J. Costa et S. Halimi, Paris, PUF, 1980 ; Les grandes
dates du XXe siècle, Paris, PUF, 1987 Que sais-je ? 3e
 éd°., 1994 ; Dictionnaire des biographies,
t. 6 : le XXe siècle (en collaboration), Paris, A. Colin, 1992.
4. L’Europe : Une histoire européenne de l’Europe (dir.), Toulouse, Privat, 1999, 2 vol.
*
A paraître dans Historiens et Géographes , n°423 juillet-Août 2013
Tous droits réservés