mardi 19 novembre 2013

La Fabrique de l'Histoire: documentaire sur la révolte viticole dans les années 1970

La Fabrique de l'Histoire: documentaire sur la révolte viticole dans les années 1970


Sur la page de l'émission:

LANGUEDOC 70 : la révolte distillée
Stèle à Emile Pouytes SÉVERINE CASSAR © RADIO FRANCE
Un documentaire d’Emmanuel Laurentin et Séverine Cassar.
Au début des années 1970, les vignerons du sud de la France sont dans une situation financière délicate. L’intégration européenne fait entrer en concurrence leurs productions et celles de l’Italie, tandis que les accords signés à la fin de la guerre d’Algérie autorisaient l’importation de vins algériens.
Cette crise économique se double d’une crise d’identité. Le Sud de la France se considère incompris du pouvoir parisien. Les revendications occitanistes prennent d’autant d’ampleur qu’à partir de 1972 la région abrite un foyer de contestation important : le Larzac.
C’est dans ce contexte, rappelant aux plus anciens la grande crise viticole de 1907, que renaissent d’action viticole, créés à l’époque par le leader Marcellin Albert. Soutenus par la population, les vignerons passent à l’action, n’hésitant pas à affronter les C.R.S. et à plastiquer perceptions ou péages d’autoroute.
Naissent alors des leaders viticoles ( Emmanuel Maffre-Beaugé, André Cases, Jean Vialade, Jean Huillet) dont la parole fait descendre des dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Béziers ou de Montpellier.
Les affrontements se durcissent tout au long des années 70 jusqu’à la manifestation du 4 mars 1976, qui fait deux morts, un CRS et un vigneron, à Montredon des Corbières.
Avec Jean Huillet ; Claude Marti, Rémy Pech, André Cases.

Claude Marti et Emmanuel Laurentin SÉVERINE CASSAR © RADIO

Note de lecture: Corinne Vuillaume, les enfers, une interrogation filmique

Une note de lecture d'Albert Montagne

Corinne Vuillaume, les enfers, une interrogation filmique

7° Art n° 144, Corlet/Cerf, février 2013, 490 p., 39,5 € (28 photos).


L’enfer est pavé de bonnes intentions. Au cinéma, les enfers sont un pavé de 490 bonnes pages concoctées par Corinne Vuillaume, docteure en études cinématographique passionnée du Diable et Cinéma, au site éponymehttp://www.diable-cinema.net/articles/index_auteur.htmLes enfers, une interrogation filmique pose la question de la représentation infernale au cinéma. Forte d'un impressionnant corpus filmique (des origines à nos jours), l'auteure répond en donnant les codes infernaux et les idées diaboliques inhérentes. Pour définir ces enfers, le mieux est de consulter, non pas la Filmographie sélective riche de quelque 90 films, mais la Bibliographie sélective, L'étude des films principaux. Haxan, Fantasia, Les visiteurs du soir, Orphée, L'oeil du diable, Simon du désert, Fantasmes, Rosemary's Baby, Lisa et le Diable, L'exorciste, Phantom of Paradise, Sous le soleil de Satan, La dernière tentation du Christ, La neuvième porte, Hellboy... définissent un Diable omniprésent sur Terre et dans les mondes souterrain et cérébral (l'esprit et le corps torturés) ! L'enfer de Vuillaume se divise en 3 parties et 7 chapitres temporels. Chaque période décennale dégage une atmosphère diabolique. Méliès fait surgir le Diable dans 20 de ses films dont Le manoir du Diable (1896). Ses féeries envoutent le public avec ses diables véloces gesticulant aux surgissements et escamotages magiques. Dans les années 10, L’Inferno(Padovan, 1911), inspiré de la Divine comédie, est le premier long métrage infernal. Onésime aux Enfers(Durand, 1912) est un comique incendiaire aux Satan's Girls tentatrices. Dans les années 20, l’invocation du Malin éclate dans les Pages arrachées du livre de Satan (Dreyer, 1921), Haxan (Christensen, 1922), Faust(Murnau, 1926). Maciste aux enfers (Brignone, 1925) ressuscite le héros essoufflé de Pastrone en mêlant avec bons heurts mythologie grecque et christianisme. Dans les années 30, Liliom (Lang, 1934) dévoile le Purgatoire. Dans les années 40, dans Les visiteurs du soir (Carné, 1942), le cœur des amants bat contre le Diable, symbole de la Résistance contre l’Occupant. Dans Hellzapoppin (Potter, 1941), le Diable fait rire avec sa revue de Broadway aux diables grotesques. Dans Le ciel peut attendre (Lubitsch, 1943), un homme qui aimait trop les femmes est jugé par un bon Diable s’étonnant de sa présence. Dans les années 50, on vend son âme au Malin dans La beauté du diable (Clair, 1950), on entre aux enfers en ouvrant un livre maléfique dans Rendez-vous avec la peur (Tourneur, 1957). Orphée et Le testament d’Orphée (Cocteau, 1950 et 1959) modernisent les enfers grecs : dans la Zone, espace indéterminé, dont les portes sont des miroirs, et dans les carrières - du Val d’enfer ! - des Baux de Provence. Dans les Années 60, dans L’œil du diable (Bergman, 1960) - succédant au Septième sceau et à sa Mort Noire ! – le Diable souffre d’un orgelet provoqué par une jeune fille vierge ! Le peplum descend aux enfers avec Hercule contre les vampires (Bava, 1961) et Maciste aux enfers (Freda, 1962). Buñuel donne différentes formes au Diable dans Simon du désert (1965) et La voie lactée (1969). Fisher, Corman et Polanski célèbrent sorcières et cultes sataniques dans Les vierges de Satan (1968), Le masque de la Mort rouge(1964) et Rosemary’s Baby (1968). Dans les Années 70, Friedkin traumatise esprits et corps avec le Diable deL’exorciste (1973). Pasolini redonne une vision traditionnelle des enfers dans Le Décameron (1971) et Les contes de Canterbury (1972), mais s’attire les foudres censoriales ! Dans les années 80, l’élection du président Reagan aux E.U. et la montée de courants chrétiens et d'une dialectique du Mal (l’Iran parle du Grand Satan, les E.U. de l'Empire du Mal) influencent le cinéma. Les contes de fées virent en cauchemars dans Bandits, Bandits (Gilliam, 1981), La compagnie des loups (Jordan, 1984), Legend (Scott, 1985). L’Apocalypse et l'anti-Christ marquent du sceau de l’horreur Prince des ténèbres et Angel Heart (Carpenter et Parker, 1987). Dans les années 90, la fin du Monde éclate dans Le jour de la Bête (Iglesia, 1995), La fin des temps et Stigmata (Hyams et Wainwright, 1999). Dans les années 2000, l'enfer redevient mythologique : Percy Jackson et le voleur de foudre et Le choc des titans(Colombus et Leterrier, 2010), et bédéphiles, angéliques et malins : Hellboy (Toro, 2004), Constantine(Lawrence, 2005), Ghost Rider (Johnson, 2007). En conclusion, cette traversée de l’enfer au pays du 7e Art, loin de tout Achéron nocif, est un voyage inédit, enrichissant et envoûtant. On connait : "L’enfer, c’est les autres" ! J'ajouterai : "Au cinéma, l’enfer c’est Vuillaume" !

Albert Montagne

vendredi 15 novembre 2013

Appel à contribution: « Espagne 1934 : actualités et répercussions de la révolution des Asturies »


Notre collègue de l'APHG Aquitaine Céline Piot nous transmet cet appel à communication que nous relayons avec plaisir et qui peut intéresser des collègues de notre région.



Colloque (Nérac, en octobre 2014*)

« Espagne 1934 : actualités et répercussions de la révolution des Asturies »

Appel À communications

L’année 2014 marque l’anniversaire de trois événements au rayonnement international : le centenaire du début de la Première Guerre mondiale, le 70e anniversaire de la Libération de 1944 et aussi les 80 ans de la révolution des Asturies.
Trois associations lot-et-garonnaises (Mémoire de l’Espagne Républicaine - Lot-et-Garonne [MER47], les Amis du Vieux Nérac/Éditions d’Albret [AVN] et Ancrage), ont choisi quant à elles de commémorer la révolution asturienne en organisant à Nérac en octobre 2014 un colloque ouvert aux thèmes caractérisés ci-après :

1/ L’année 1934 en Espagne (contexte général en Espagne et en Europe, remise en cause des premiers acquis de la République, luttes sociales, radicalisation des forces des droites et montée du fascisme espagnol…).
2/ Octobre 1934 en Espagne, grève générale insurrectionnelle ou révolution (diversité des acteurs et des mobilisations, diversité des positionnements politiques et syndicaux…).
3/ UHP (Unissez-vous Frères Prolétaires) et spécificité de la commune asturienne (unité et mouvement ouvrier en Asturies, structuration du pouvoir populaire pendant les journées d’octobre…).
4/ Répression en Asturies, solidarité internationale (acteurs de la répression, manifestations et mobilisations à l’échelle internationale)
5/ Mémoires et représentations culturelles de la révolution (littéraires, artistiques…).
6/ Répercussions de cette révolution dans les pays voisins, en particulier en France (réaction des politiques, des syndicats, de la presse…).
7/ Résonances et lendemains d’octobre 1934 (une étape nécessaire dans la construction du Frente Popular, les luttes en Asturies sous le franquisme, mineurs et huelgas de 1962, des leçons pour aujourd’hui ?...)

Modalités :

Pour présenter une communication, il convient d’envoyer aux adresses indiquées (voircontacts/renseignements ci-dessous) avant le 20 mai 2014 la fiche d’inscription ci-jointe complétée et accompagnée du résumé de l’intervention (p. 3) (de préférence en français, mais autres langues acceptées) qui sera soumise à une sélection de la part du comité d’organisation.
Les postulants seront avisés fin juin 2014 que leur projet est sélectionné ou non.
Les modalités de présentation de l’intervention puis du texte définitif seront précisées ultérieurement.

Selon les besoins, nous pourrons contribuer (tout ou partie) aux frais de voyage et d’hôtel des intervenants retenus.

À l’issue du colloque, les communications seront publiées dans les meilleurs délais par les Éditions d’Albret (dans le courant de l’année 2015), sous réserve d’éventuelles modifications proposées par le comité d’organisation.

Le comité d’organisation est composé de :

Joël Combres, membre d’Ancrage.
Michel Maza, membre de MER47.
Alain Miranda, président de MER47.
Isabelle Mazeau, membre de MER47 et traductrice
Céline Piot, présidente des AVN.
Pierre Robin, membre des AVN.
avec la participation de Geneviève Dreyfus-Armand, directrice honoraire de la BDIC, conservatrice générale honoraire des bibliothèques.

Contacts/renseignements :

Alain Miranda : alain.miranda-saiz@orange.fr / 06 07 81 88 93 
Pech-Castan, 47310 Laplume
Céline Piot : celine.piot@netcourrier.com / 06 87 28 83 33
Chemin des Aiguillons 47230 Lavardac
Pierre Robin : pierre.robin@wanadoo.fr / 06 74 60 01 32
8bis rue Robert Schumann 47600 Nérac
Espagne 1934 : actualitÉs et rÉpercussions de la rÉvolution des Asturies


FICHE D’INSCRIPTION

(à renvoyer remplie avant le 20 mai 2014 aux contacts ci-dessus :



Nom :

Prénom :


Adresse postale :


Téléphone :

Courriel :

Qualité :


Titre de la communication :



Résumé (1 500 signes environ) :

mardi 5 novembre 2013

Chronique d'Albert Montagne:René Prédal, Histoire du cinéma français des origines à nos jours

Un nouvelle chronique de notre collègue Albert Montagne



René Prédal, Histoire du cinéma français des origines à nos jours 
Nouveau Monde Ed., septembre 2013, 460 p. 

L'Histoire du cinéma français a déjà été écrite par Jean-Pierre Jeancolas (Nathan, 1995, petit format et bon résumé), Maurice Bessy et Raymont Chirat (Pygmalion, 1997, en 5 grands tomes surabondamment illustrés), Claude Beylie (Larousse, 2000, excellent ouvrage collectif), mais René Prédal, professeur émérite d’études cinématographiques, est Le spécialiste du cinéma français. Il a écrit Le cinéma de Costa-Gavras (Cerf, 1985), Jean-Pierre Mocky (Lherminier, 1988), Louis Malle (Edilig, 1989), Jean-Claude Carrière scénariste, l’art de raconter des histoires (Cerf, 1994), Jean Rouch ou le ciné-plaisir(Corlet/Télérama, 1998), Jacques Doillon, trafic et topologie des sentiments (Cerf, 2003), Robbe-Grillet cinéaste (P.U. de Caen, 2005), Le Cinéma à Nice, histoire de la Victorine en 50 films (Productions de Monte-Carlo, 2006)... Surtout, il a publié sur la seule histoire du cinéma français : La société française à travers le cinéma (1914-1945)(Armand Colin, 1972), Le cinéma français contemporain (Cerf, 1984), Le cinéma français depuis 1945 (Nathan, 1991), 50 ans de cinéma français (1945-1995) (Nathan, 1996), Le jeune cinéma français (Nathan, 2002)... Cette nouvelle Histoire du cinéma français, des origines à nos jours, est donc la synthèse et la quintessence de plus de 40 ans de travail. C’est dire la maîtrise du sujet ! La présente histoire est divisée en quatre parties : L’art muet, Le cinéma parlant (1929-1959), Les Trente glorieuses du cinéma moderne, 1992... et le cinéma d’auteur. Cette dernière partie est assurément la plus méconnue et passionnante. Le cinéma français, connu pour être un cinéma d’auteur (contrairement au cinéma étasunien, plus enfantin, qui « cartoon » aux blockbusters), traverse un monde technologique qui s’accélère. Les années 90 connaissent une déferlante de jeunes cinéastes : François Dupeyron, Eric Rochant, Christian Vincent, Cyril Collard, Arnaud Desplechin, Cédric Kahn, Xavier Beauvois, Bruno Dumont, Jean-Paul Civeyrac, Eric Zonca, Philippe Grandrieux, François Ozon, Laëtitia Masson, Noémie Lvovsky, et, électron à part, Robert Guédiguian au cinéma social. De nombreux auteurs, toujours actifs, sont âgés. Des 80 ans : J. Rouch, E. Rohmer, Ch. Marker, A. Resnais, A. Robbe-Grillet. Des 70 ans : J. Rivette, A. Varda, M. Pialat, Cl. Chabrol, C. Costa-Gavras, A. Cavalier, M. Delville, J.-L. Godard, J.-P. Mocky, P. Vecciali, J.-M. Straub... Des 50-55 ans : A. Téchiné, B. Tavernier, A. Corneau, J. Doillon, C. Lelouch, R. Depardon, C. Miller, P. Garrel... Les années 2000 brillent avec Mia Hansen-Love, Pascale Ferran, Nicole Garcia, Claire Denis, Pascal Thomas, Olivier Assayas, Bruno Dumont, Philippe Loiret, Jérôme Bonnell, Christophe Honoré, Bertrand Bonello, Laurent Cantet... Des améliorations et découvertes techniques favorisent la survie de la création avec l’arrivée du DV et, surtout, la révolution numérique qui permet une mobilité inégalée et une liberté technique et financière. La pellicule filmique, amenée à disparaître (comme la « photographique »), pose la question du renouvellement du cinéma (et du matériel des salles, tant publiques que des festivals). Déjà fiction et documentaire évoluent, matériel de tournage et équipe technique se réduisent. Le cinéma doit s’adapter et inventer un nouveau langage. Si le cinéma français produit de bons films, le bon cinéma de création est menacé par le système de l’avance sur recettes du CNC qui engendre un cinéma de chambre, au petit budget. N’est pas Mocky qui veut ! Enfin, le fait que les revues de cinéma aient toutes leurs pages DVD, tant en films récents que nouveaux, montre bien que l’actualité cinématographique se partage entre oeuvres patrimoniales – restaurées ou pas – et créations contemporaines, et, surtout, consacre un concurrentiel cinéma du petit écran, qui est une deuxième vie pour certains films (et parfois, une première). Une chronologie des premiers longs métrages des principaux réalisateurs actuels du jeune cinéma français (de 1980 à 2005), 1.000 films français pour une cinémathèque idéale, un Indexdes films et cinéastes et une Table des matières concluent le tout !
Albert Montagne

mardi 15 octobre 2013

Chronique d'Albert Montagne: Raymond Delambre, Le cinéma sur les cimaises.


Notre collègue Albert Montagne, spécialiste du cinéma et collaborateur régulier de la revue Historiens et Géographes, nous fait le plaisir d'inaugurer une chronique sur ce sujet pour le blog de l'APHG Languedoc-Roussillon.


Raymond Delambre, Le cinéma sur les cimaises, Ed. Cerf-Corlet, Coll. 7e Art, n° 145, août 2013, 290 p.
      
Raymond Delambre, enseignant de civilisation chinoise et spécialiste du cinéma asiatique - qui avait déjà publié en 2008 (toujours chez Cerf-Corlet) Ombres électriques : les cinémas chinois - présente un nouvel opus sur le cinéma vu hors les écrans mais exposé sur les murs : Le cinéma sur les cimaises (bien connues des festivaliers). Le Septième art est ainsi transfiguré. Sortant de la toile, il devient lui-même une œuvre d’Art, révélant la nature première des cinéastes. L’auteur nous offre ainsi un petit tour de monde des Temples du 7° Art. A l’heure où l’Eden Théâtre de Marseille, le plus ancien cinéma du monde, ressuscite etrenoue avec son faste de 1889, cet ouvrage est plus que jamais d’actualité. Le générique donne le ton : la dialectique d’un CSF (Cinéma sans frontières) pose le problème des frontières du cinéma, sans cesse bouleversées par les mutations techniques et économiques. Le cinéma nouveau est muséification. L'idée d'un musée permanent du cinéma est lancée en 1994 par Dominique Païni qui reprend Henri Langlois rêvant en 1949 d'un musée vivant du cinéma, alliant cinémathèque et musée du cinéma. Le musée du cinéma, mariant art contemporain et cinéma, devient salle d’exposition. Il s’ouvre au cinéma avec plus ou moins de bonheur, et, surtout, d’argent : Cinéma Henri Langlois à Paris, Musée Lumière à Lyon, Musée du Cinéma à Lotz, Musée du cinéma à Francfort, Musée de l’Image animée à N.Y., Musée national chinois à Pékin... (Chap. 1). Le cinéma aime s’exposer dans les monuments nationaux, lieux emblématiques forts d’une histoire, pour se valoriser. Ainsi, l’expo Monuments, stars du Septième Art, à la conciergerie, transforme les voûtes ancestrales en décors de cinéma (Chap. 2). Certains lieux prestigieux sont de sublimes musées éphémères du cinéma : le Centre Pompidou, la Fondation Cartier et le Palais de Tokyo (Chap. 3), le Grand palais des Champs Elysées (Chap. 4), la Pagode (Chap. 5), le Louxor (Chap. 6). Des CinémArtistes parachèvent ce tour du monde cinémuséal : Su-Mei Tse (Chap. 7) et Tsai Ming Liang (Chap. 8 et 9). En conclusion, Le cinéma sur les cimaises redéfinit le Septième art qui emplit les musées et les galeries, sans compter les cinémathèques.  Prolongeant l'indispensable Qu'est ce que le cinéma d'André Bazin, il érige un nouveau genre cinématographique : le ciné-cimaise, qui ouvre de nouvelles perspectives d'études.
Albert Montagne

Mobilisation sacrifice et citoyenneté, présentation de l'ouvrage de Pierre Purseigle à Béziers, 17 octobre 2013


 La Grande Guerre, au coeur des programmes de 3ème et de 1ère, est un sujet qui prend de plus plus d'envergure au fur et à mesure que l'on se rapproche du centenaire. Les collègues de la région de Béziers peuvent profiter ainsi profiter de la présentation d'un ouvrage qui aborde ce thème sous l'angle de l'histoire comparée.


Jeudi 17 octobre à 18h30 dans la librairie des sources
5, rue Trencavel (parking Madeleine) à Béziers
Rencontre avec Pierre Purseigle pour son nouvel ouvrage :
   
                                                    ”Mobilisation, sacrifice et citoyenneté - Angleterre France 1900/1918 "
                                                             
Cet ouvrage issu d'une thèse de doctorat s'appuie sur la comparaison entre deux villes moyennes, Béziers et Northampton, pendant la Première Guerre mondiale, pour étudier la notion de culture de guerre et la mobilisation nationale et sociale, sa logique et ses formes, en France et en Angleterre.
Né à Béziers en 1975, Pierre Purseigle est docteur en Histoire. Diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Lyon, ancien élève de l'Université de Californie à Berkeley et de Pembroke Collège, Oxford. Après avoir enseigné l'histoire contemporaine aux universités de Toulouse, Oxford, Birmingham, et à l'Institut d'Études Politiques de Paris, il est aujourd'hui Associate Professor in Modern European History à l'Université de Warwick et Marie Curie Research Fellow à Yale University et Trinity College, Dublin. Fondateur et président de la Société Internationale d'Étude de la Grande Guerre, il dirige également la revue First World War Studies.

mercredi 2 octobre 2013

Calendrier des conférences et sorties de l’Association Archéologique des Pyrénées-Orientales

Notre collègue Franck Dory responsable de lAPHG pour les PO nous communique:

Calendrier des conférences et sorties de l’Association Archéologique des Pyrénées-Orientales

4e trimestre 2013 – 4e trimestre 2014
Les conférences et les sorties ont lieu le samedi, les conférences à l’université de Perpignan-via Domitia (UPVD) dans l’amphi Y, à 14h30

12 octobre : 1ère réunion de comptes-rendus de fouilles de l’année 2013 : Jérôme KOTARBA / INRAP (Les Cluses, lot. Clausurae, la voie domitienne à l’entrée de la Roma ; Riberal et terrasses, implantation du parc éolien catalan ; Font-Romeu-Odeillo, Castellas, site du Fer I, avec la coll. des chercheurs cerdans), Ingrid DUNYACH / GPVA
 ·         (Argelès, La Fajosa), Guillem CASTELLVI (inventaire des fortifications allemandes dans les P.-O.), ARESMAR (côtes de Port-Vendres et Collioure).
·         19 octobre : sortie en Vallespir (co-voiturage) : Amélie et Prats de Mollo avec Etienne ROUDIÉ et Oriol LLUIS GUAL.
·         16 novembre : 2e réunion de comptes-rendus de fouilles de l’année 2013 : archéologues du Pôle Archéologique Départemental (PAD CG 66) : Pauline ILLES (Prospection et inventaire des sites archéologiques de la plaine du Roussillon) ; Jérôme BENEZET (Recherches archéologiques sur le glacis de la ville de Collioure ; fouilles de la route nationale à Elne) ; Olivier PASSARRIUS (diagnostic de la Porte de Collioure à Elne ; fouilles des jardins du Palais des rois de Majorque ; sondages de la place du village de Pézilla-la-Rivière dans le cadre du PCR "Villages d'hier, villages d'aujourd'hui" ; La Bastide d'Olette).
·         23 novembre : sortie organisée avec l’ANR, en autocar, à Nîmes (exposition Au fil de l’épée : armes et guerriers en pays celte méditerranéen) et Lattes (exposition Voyage d’Ulysse).
·         14 décembre : Assemblée générale. Projection du film sur les fouilles du projet Enllaç, Voie verte, voie domitienne (sous réserve).

·         18 janvier : Martin GALINIER, Actualité des recherches sur le forum de Trajan (Rome), à l’occasion de son 1900e anniversaire (113-2013)
·         8 février : Frédéric LOPPE, Construire en terre en Lauraguais durant le Guerre de Cent Ans
·         22 mars : Franck DORY, Saint Romain en Gal-Vienne, carrefour de routes antiques
·         5 avril : André CONSTANT, Habitat rupestre et regroupement de l’habitat médiéval en Provence
·         9-10 jours fin avril-mai (durant vacances de printemps) : voyage en Roumanie : de la Dacie antique à la Roumanie d’aujourd’hui. Accompagnement de Leonard VELCESCU.
·         17 mai : Robert BEGOUEN, La grotte des Trois Frères (Ariège)
·         14 juin : sortie à définir

Conférence: Les états de Languedoc et les diocèses de Nîmes, Uzès et Alès


Les états de Languedoc et les diocèses de Nîmes, Uzès et Alès.
Samedi 5 octobre 2013 à 14 h.
Centre Pablo Neruda (auditorium, 2e étage)

Province d’états sous l’Ancien Régime, le Languedoc bénéficiait d’une représentation défendant ses libertés – et ses privilèges – sur le plan fiscal en particulier, et contribuant à l’aménagement du territoire (routes et ponts ; ports et canaux…).
Au XVIIIe siècle, les diocèses de Nîmes, Uzès et Alès y déléguaient leurs évêques, barons et députés du tiers état (consuls des principales villes, syndics…). S’ils soutenaient leurs intérêts propres, ils apportaient
leur concours aux projets provinciaux et étatiques : assèchement des marais, canal de Beaucaire à Sète, création de manufactures… Pouvons-nous parler de dialogue en leur sein, et au profit de qui in fine ? La «monarchie participative » est-elle une réalité, et quelles en sont les limites ?

Directeur de recherche émérite au CNRS, Élie Pélaquier a enseigné à l’université Paul Valéry de Montpellier ; il a réalisé, dernièrement, un Atlas historique de la province de Languedoc.
Stéphane Durand est professeur à l’université d’Avignon et des Pays de Vaucluse ; ses travaux portent sur la gestion des villes, les élites et les assemblées provinciales. Il a coordonné, en 2012, le n° 23 de la revue Liame consacré aux assemblées représentatives.

Tous deux ont participé, avec A. Jouanna, H. Michel et J.-P. Donnadieu, à la construction d’une base de données des délibérations des états de Languedoc. Une vaste synthèse de ce travail doit paraître en
2014 aux éditions Droz de Genève.

vendredi 30 août 2013

Trois émissions de la Fabrique de l'histoire traitant du Languedoc-Roussillon



Trois émissions de la Fabrique de l'histoire consacrées à notre région: des ressources pour l'histoire contemporaine




L’île antérieure - Un documentaire de Séverine Liatard et Véronique Samouiloff

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-documentaires-l-ile-anterieure-rediffusion-de-l-emission-du-5-jui


Posée au milieu de l’étang de Bages-Sigean près de Port-la-Nouvelle, la Nadière est un îlot minuscule de 5000 mètres carrés. Une vingtaine de familles commencent à s’y s’installer de manière permanente au milieu du XIXème siècle parce que l’île est située dans un lieu particulièrement poissonneux : anguilles, loups, daurades, soles, muges y vivent … Rapidement la pêche s’y organise collectivement : des barrages sont posés et les eaux partagées.
Dans cet espace restreint, sans eau douce et sans terre disponible pour cultiver le moindre jardin, les familles vivent dans la promiscuité tout en restant en contact permanent avec le continent. La vie y est rude, l’hiver surtout, avec le froid et les inondations et les femmes, semblent prisonnières sur ce morceau de terre qu’elles ne quittent que pour vendre le poisson à la Nouvelle et ramener les commissions.
Désertée durant la seconde guerre mondiale, l’île devient peu à peu  le symbole de la terre originelle, une invitation au rêve, vestige d’un temps passé idéalisé.
Divers projets de valorisation patrimoniale ont vu le jour, beaucoup ont échoué. Récemment, le Parc naturel régional de la Narbonnaise en méditerranée a publié un carnet sur l’histoire et la mémoire de l’île accompagné d’un film documentaire dans le but de sensibiliser les collectivités locales à leurs spécificités culturelles.
Aujourd’hui laissé à l’abandon, l’île retrouve son état antérieur.


La Nadière S. LIATARD © RADIO FRANCE


Avec Francis Gaubert (ancien pêcheur de la Nadière) ; Gérald Mulet (petit-fils de pêcheur de la Nadière) ; Claire Mourrut etJean-Pierre Raynaud (frère et sœur, enfants de la Nadière) ;Josyane Guizard (fille et petite fille d’une famille de la Nadière) ; Christiane Amiel (anthropologue) et Anne Laurent(historienne).














Histoire de l'eau au XXème siècle 2/4

22.05.2012


Un canal nommé Lamour

Un documentaire de Stéphane Bonnefoi, réalisé par Séverine Cassar

Prise de son Yann Fressy



Bellegarde © RADIO FRANCE



Philippe Lamour 
En février 1955, Philippe Lamour arrache des mains de Pierre Mendès-France, le jour de sa démission de la présidence du Conseil et sur le capot de sa voiture, la signature du décret instituant la création de la Compagnie nationale d’aménagement de la région du Bas-Rhône Languedoc (CNABRL).
C’est la fin du premier acte d’un combat vieux de dix ans pour Philippe Lamour, né dans le Nord en 1903 et arrivé par accident dans le Gard, sur la rive droite du Rhône, au cours de l’occupation.
Grâce à cette signature, le visionnaire Lamour va offrir un nouvel essor à sa région d’adoption, un Languedoc aride et peu industrialisé, soumis à une viticulture en perte de vitesse au sortir de la guerre. Son projet s’inspire de l’aménagement hydrologique de la Vallée du Tennessee, mené dans les années 30 aux Etats-Unis : la Tennessee Valley Authority (TVA).
Soit un vaste réseau d’irrigation (canaux, barrages) qui conduirait l’eau du Rhône à travers trois départements (le Gard, l’Hérault et l’Aude), permettant ainsi le développement d’une agriculture diversifiée. Le canal du Bas-Rhône, fruit du premier plan de modernisation de Jean Monnet, voit le jour au tout début des années soixante et la Costière gardoise, aux portes de Nîmes, ne tarde pas à s’imposer comme l’un des grands plateaux arboricoles européens grâce, notamment, à l’arrivée et au savoir-faire des rapatriés d’Algérie.
Mais l’eau ne servira pas qu’à des fins agricoles. Les centaines de kilomètres de réseaux du canal vont permettre au gouvernement Pompidou, dès 1963, de s’attaquer à l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon.
Près de 60 ans après sa création, la compagnie du Bas-Rhône Languedoc (BRL), après bien des déboires, est devenue un acteur international de l’aménagement hydraulique. Société d’économie mixte locale (SEML) aux mains de la région Languedoc-Roussillon, elle ne saurait toutefois négliger sa vocation première face à l’afflux de nouvelles populations venues profiter du soleil méditerranéen.
Le projet Aqua Domitia vise aujourd’hui à conduire l’eau du Rhône jusqu’aux confins de l’Aude, et pourquoi pas prochainement, jusqu’aux Pyrénées… Le canal, souvent décrié pour son envergure démesurée, trouvera t-il demain une nouvelle raison d’être dans cette région où l’agriculture perd chaque jour des exploitants ?
En creux, se dessine au fil de ce documentaire, le portrait d’un homme gouverné par l’amour de la liberté et de la modernité, n’ayant jamais succombé aux sirènes de la vie politique. Philippe Lamour est considéré à bien des égards comme l’un des pères (oubliés) de l’aménagement du territoire en France, et dont ce cher Languedoc aura été le précieux laboratoire.

Avec Jean-Robert Pitte, géographe et biographe de Philippe Lamour, Dominique Granier, président de la chambre d’agriculture du Gard, Catherine Lamour, fille de Philippe, Damien Allary, président du conseil d’administration de BRL,Jean-François Blanchet, directeur de BRL et Roger Gassier, agriculteur sur la Costière à Caissargues (Gard), ancien rapatrié d’Algérie.

Le canal du Bas-Rhône et Philippe Lamour, une histoire commune :
* 1903 : Naissance de Philippe Lamour à Landrecies (Nord)
* 1923 : Avocat, il plaide notamment dans le cadre des affaires Seznec et Stavisky
* 1931 : Création de la revue d’avant-garde Plans, à laquelle collaborent notamment Le Corbusier et Fernand Léger.
* 1934 : Publication de son premier roman (« Un dur ») avec son ami, l’avocat André Cayatte.
* 1942 : Installation au mas Saint-Louis la Perdrix à Bellegarde, entre Nîmes et Arles.
* 1946 : Création de la Commission du Bas-Rhône. Visite de l’aménagement hydraulique de la Tennessee Valley (USA).
* 1947 – 1954 : Secrétaire générale de la Confédération générale de l’Agriculture (CGA)
* 1955 : Création de la Compagnie nationale d’aménagement de la région du Bas-Rhône et du Languedoc (CNARBRL, 1ère Société d’aménagement régional française) dont il sera le président jusqu’en 1974.
* 1956 : L’Etat autorise la compagnie à prélever jusqu’à 75 m3/s dans le Rhône pour alimenter les communes du Bas-Rhône et du Languedoc.
* 1957 : Avril, les travaux du canal s’ouvrent à Saint-Gilles (Gard). Au total, ils dureront dix années.
* 1960 : 26 février, inauguration de la station de pompage de Pichegu à Bellegarde, rebaptisée plus tard Aristide Dumont, par le général de Gaulle. Mars : visite de Nikita Khroutchev, président de l’U.R.S.S.
* 1961 : La concession attribuée par l’Etat à BRL est élargie pour permettre l’irrigation, grâce à un système de barrages, des plaines autour de Béziers et du littoral audois. A la fin des années 60, construction du barrage du Salagou, puis des Olivettes (Hérault) au milieu des années 80.
* 1963 : Février, création de la Commission nationale d’aménagement du territoire dont Philippe Lamour est nommé président. Juin : création de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar). Naissance de la mission Racine (aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon).
* 1965 -1983 : Philippe Lamour est maire de Ceillac (Hautes-Alpes).
* 1974 : Président du Conseil économique et social de la région Languedoc-Roussillon. Il fut aussi, notamment, président du comité des experts de la FAO (Nations Unies) et de l’ANDAFAR (Association nationale pour le développement de l’aménagement foncier agricole et rural).
* 1977 : Président fondateur du Parc du Queyras.
* 1980 : Publication de son récit autobiographique « Le cadran solaire ».
* 1989 : Publication d’un article dans Le Monde : « TGV et voie d’eau : même combat ».
* 1992 : Mort de Philippe Lamour.
* 2005 : Lancement du projet « Aqua domitia », qui prolonge l’œuvre de Philippe Lamour (réseau enterré) jusqu’à Narbonne.

Biblio :
- Jean-Robert Pitte "Philippe Lamour" (éd. Fayard)
- Jean-Louis Loubet del Bayle "Les non-conformistes des années 30" (éd. Seuil)
- Philippe Lamour, "60 millions de Français" (éd. Buchet/ Chastel)
- Philippe Lamour, "Le Cadran solaire",  (rééd. Presses du Languedoc)
- Philippe Lamour, "Les Quatre vérités" (éd. Robert Laffont)

Histoire du village 2/4
Le mystérieux kibboutz de Pardailhan

Un documentaire de Séverine Liatard et Séverine Cassar

http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-du-village-24-2012-12-11
http://www.franceculture.fr/souvenirs-du-kibboutz-de-pardailhan
 
Au début des années 1960, un groupe de 80 Parisiens décide de faire renaître un village abandonné de l'Hérault pour y fonder un kibboutz. Ils s’installent à Pardailhan situé sur un plateau à 50 km de Béziers. La terre y est caillouteuse et le climat parfois rude. Vincent Thibout qui a visité Israël et séjourné deux ans dans un kibboutz parvient à convaincre ces familles du onzième arrondissement de Paris de transposer l'expérience collective israélienne en France. Ils quittent leur travail, vendent leurs biens pour fonder une communauté agricole égalitaire sans argent où chacun "travaille selon ses possibilités et obtient selon ses besoins". L'Assemblée générale décide de tout. Cette petite république est cimentée par une croyance qui mélange à la fois le jansénisme, le sionisme, le judaïsme et le socialisme.
Avec beaucoup de mal, ils parviennent notamment à cultiver des pommes de terre et élever un gigantesque poulailler. Les femmes se mettent à travailler pour une usine de confection à Paris et les hommes se font employer dans des petites industries de la région.
L'expérience s'achève au bout de trois ans. Les uns et les autres repartent avec semble-t-il un sentiment d'échec après avoir soldé leurs dettes. Aujourd'hui, les adultes ou les enfants de cette communauté avant « le temps des communautés » refusent de témoigner de ce passé.
En revanche, des habitants de Pardailhan d'hier et d'aujourd'hui - l'ancienne institutrice du kibboutz, le journaliste duMonde qui s'était rendu sur place à l'époque et Claude Gutmann, aujourd'hui écrivain, qui a fait un aller retour au kibboutz avec son père à l'âge de 15 ans - se souviennent  de cette étrange communauté de Parisiens.


Avec les témoignages de Maurice Cauquil, Simone Fraisse, Maryvette et Elyan Robert, Pierre Donnadieu, Yves Casseville, Eva Faerber et Claude Shultz, Daniel Gerson et Claude Gutman