mardi 19 novembre 2013

La Fabrique de l'Histoire: documentaire sur la révolte viticole dans les années 1970

La Fabrique de l'Histoire: documentaire sur la révolte viticole dans les années 1970


Sur la page de l'émission:

LANGUEDOC 70 : la révolte distillée
Stèle à Emile Pouytes SÉVERINE CASSAR © RADIO FRANCE
Un documentaire d’Emmanuel Laurentin et Séverine Cassar.
Au début des années 1970, les vignerons du sud de la France sont dans une situation financière délicate. L’intégration européenne fait entrer en concurrence leurs productions et celles de l’Italie, tandis que les accords signés à la fin de la guerre d’Algérie autorisaient l’importation de vins algériens.
Cette crise économique se double d’une crise d’identité. Le Sud de la France se considère incompris du pouvoir parisien. Les revendications occitanistes prennent d’autant d’ampleur qu’à partir de 1972 la région abrite un foyer de contestation important : le Larzac.
C’est dans ce contexte, rappelant aux plus anciens la grande crise viticole de 1907, que renaissent d’action viticole, créés à l’époque par le leader Marcellin Albert. Soutenus par la population, les vignerons passent à l’action, n’hésitant pas à affronter les C.R.S. et à plastiquer perceptions ou péages d’autoroute.
Naissent alors des leaders viticoles ( Emmanuel Maffre-Beaugé, André Cases, Jean Vialade, Jean Huillet) dont la parole fait descendre des dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Béziers ou de Montpellier.
Les affrontements se durcissent tout au long des années 70 jusqu’à la manifestation du 4 mars 1976, qui fait deux morts, un CRS et un vigneron, à Montredon des Corbières.
Avec Jean Huillet ; Claude Marti, Rémy Pech, André Cases.

Claude Marti et Emmanuel Laurentin SÉVERINE CASSAR © RADIO

Note de lecture: Corinne Vuillaume, les enfers, une interrogation filmique

Une note de lecture d'Albert Montagne

Corinne Vuillaume, les enfers, une interrogation filmique

7° Art n° 144, Corlet/Cerf, février 2013, 490 p., 39,5 € (28 photos).


L’enfer est pavé de bonnes intentions. Au cinéma, les enfers sont un pavé de 490 bonnes pages concoctées par Corinne Vuillaume, docteure en études cinématographique passionnée du Diable et Cinéma, au site éponymehttp://www.diable-cinema.net/articles/index_auteur.htmLes enfers, une interrogation filmique pose la question de la représentation infernale au cinéma. Forte d'un impressionnant corpus filmique (des origines à nos jours), l'auteure répond en donnant les codes infernaux et les idées diaboliques inhérentes. Pour définir ces enfers, le mieux est de consulter, non pas la Filmographie sélective riche de quelque 90 films, mais la Bibliographie sélective, L'étude des films principaux. Haxan, Fantasia, Les visiteurs du soir, Orphée, L'oeil du diable, Simon du désert, Fantasmes, Rosemary's Baby, Lisa et le Diable, L'exorciste, Phantom of Paradise, Sous le soleil de Satan, La dernière tentation du Christ, La neuvième porte, Hellboy... définissent un Diable omniprésent sur Terre et dans les mondes souterrain et cérébral (l'esprit et le corps torturés) ! L'enfer de Vuillaume se divise en 3 parties et 7 chapitres temporels. Chaque période décennale dégage une atmosphère diabolique. Méliès fait surgir le Diable dans 20 de ses films dont Le manoir du Diable (1896). Ses féeries envoutent le public avec ses diables véloces gesticulant aux surgissements et escamotages magiques. Dans les années 10, L’Inferno(Padovan, 1911), inspiré de la Divine comédie, est le premier long métrage infernal. Onésime aux Enfers(Durand, 1912) est un comique incendiaire aux Satan's Girls tentatrices. Dans les années 20, l’invocation du Malin éclate dans les Pages arrachées du livre de Satan (Dreyer, 1921), Haxan (Christensen, 1922), Faust(Murnau, 1926). Maciste aux enfers (Brignone, 1925) ressuscite le héros essoufflé de Pastrone en mêlant avec bons heurts mythologie grecque et christianisme. Dans les années 30, Liliom (Lang, 1934) dévoile le Purgatoire. Dans les années 40, dans Les visiteurs du soir (Carné, 1942), le cœur des amants bat contre le Diable, symbole de la Résistance contre l’Occupant. Dans Hellzapoppin (Potter, 1941), le Diable fait rire avec sa revue de Broadway aux diables grotesques. Dans Le ciel peut attendre (Lubitsch, 1943), un homme qui aimait trop les femmes est jugé par un bon Diable s’étonnant de sa présence. Dans les années 50, on vend son âme au Malin dans La beauté du diable (Clair, 1950), on entre aux enfers en ouvrant un livre maléfique dans Rendez-vous avec la peur (Tourneur, 1957). Orphée et Le testament d’Orphée (Cocteau, 1950 et 1959) modernisent les enfers grecs : dans la Zone, espace indéterminé, dont les portes sont des miroirs, et dans les carrières - du Val d’enfer ! - des Baux de Provence. Dans les Années 60, dans L’œil du diable (Bergman, 1960) - succédant au Septième sceau et à sa Mort Noire ! – le Diable souffre d’un orgelet provoqué par une jeune fille vierge ! Le peplum descend aux enfers avec Hercule contre les vampires (Bava, 1961) et Maciste aux enfers (Freda, 1962). Buñuel donne différentes formes au Diable dans Simon du désert (1965) et La voie lactée (1969). Fisher, Corman et Polanski célèbrent sorcières et cultes sataniques dans Les vierges de Satan (1968), Le masque de la Mort rouge(1964) et Rosemary’s Baby (1968). Dans les Années 70, Friedkin traumatise esprits et corps avec le Diable deL’exorciste (1973). Pasolini redonne une vision traditionnelle des enfers dans Le Décameron (1971) et Les contes de Canterbury (1972), mais s’attire les foudres censoriales ! Dans les années 80, l’élection du président Reagan aux E.U. et la montée de courants chrétiens et d'une dialectique du Mal (l’Iran parle du Grand Satan, les E.U. de l'Empire du Mal) influencent le cinéma. Les contes de fées virent en cauchemars dans Bandits, Bandits (Gilliam, 1981), La compagnie des loups (Jordan, 1984), Legend (Scott, 1985). L’Apocalypse et l'anti-Christ marquent du sceau de l’horreur Prince des ténèbres et Angel Heart (Carpenter et Parker, 1987). Dans les années 90, la fin du Monde éclate dans Le jour de la Bête (Iglesia, 1995), La fin des temps et Stigmata (Hyams et Wainwright, 1999). Dans les années 2000, l'enfer redevient mythologique : Percy Jackson et le voleur de foudre et Le choc des titans(Colombus et Leterrier, 2010), et bédéphiles, angéliques et malins : Hellboy (Toro, 2004), Constantine(Lawrence, 2005), Ghost Rider (Johnson, 2007). En conclusion, cette traversée de l’enfer au pays du 7e Art, loin de tout Achéron nocif, est un voyage inédit, enrichissant et envoûtant. On connait : "L’enfer, c’est les autres" ! J'ajouterai : "Au cinéma, l’enfer c’est Vuillaume" !

Albert Montagne

vendredi 15 novembre 2013

Appel à contribution: « Espagne 1934 : actualités et répercussions de la révolution des Asturies »


Notre collègue de l'APHG Aquitaine Céline Piot nous transmet cet appel à communication que nous relayons avec plaisir et qui peut intéresser des collègues de notre région.



Colloque (Nérac, en octobre 2014*)

« Espagne 1934 : actualités et répercussions de la révolution des Asturies »

Appel À communications

L’année 2014 marque l’anniversaire de trois événements au rayonnement international : le centenaire du début de la Première Guerre mondiale, le 70e anniversaire de la Libération de 1944 et aussi les 80 ans de la révolution des Asturies.
Trois associations lot-et-garonnaises (Mémoire de l’Espagne Républicaine - Lot-et-Garonne [MER47], les Amis du Vieux Nérac/Éditions d’Albret [AVN] et Ancrage), ont choisi quant à elles de commémorer la révolution asturienne en organisant à Nérac en octobre 2014 un colloque ouvert aux thèmes caractérisés ci-après :

1/ L’année 1934 en Espagne (contexte général en Espagne et en Europe, remise en cause des premiers acquis de la République, luttes sociales, radicalisation des forces des droites et montée du fascisme espagnol…).
2/ Octobre 1934 en Espagne, grève générale insurrectionnelle ou révolution (diversité des acteurs et des mobilisations, diversité des positionnements politiques et syndicaux…).
3/ UHP (Unissez-vous Frères Prolétaires) et spécificité de la commune asturienne (unité et mouvement ouvrier en Asturies, structuration du pouvoir populaire pendant les journées d’octobre…).
4/ Répression en Asturies, solidarité internationale (acteurs de la répression, manifestations et mobilisations à l’échelle internationale)
5/ Mémoires et représentations culturelles de la révolution (littéraires, artistiques…).
6/ Répercussions de cette révolution dans les pays voisins, en particulier en France (réaction des politiques, des syndicats, de la presse…).
7/ Résonances et lendemains d’octobre 1934 (une étape nécessaire dans la construction du Frente Popular, les luttes en Asturies sous le franquisme, mineurs et huelgas de 1962, des leçons pour aujourd’hui ?...)

Modalités :

Pour présenter une communication, il convient d’envoyer aux adresses indiquées (voircontacts/renseignements ci-dessous) avant le 20 mai 2014 la fiche d’inscription ci-jointe complétée et accompagnée du résumé de l’intervention (p. 3) (de préférence en français, mais autres langues acceptées) qui sera soumise à une sélection de la part du comité d’organisation.
Les postulants seront avisés fin juin 2014 que leur projet est sélectionné ou non.
Les modalités de présentation de l’intervention puis du texte définitif seront précisées ultérieurement.

Selon les besoins, nous pourrons contribuer (tout ou partie) aux frais de voyage et d’hôtel des intervenants retenus.

À l’issue du colloque, les communications seront publiées dans les meilleurs délais par les Éditions d’Albret (dans le courant de l’année 2015), sous réserve d’éventuelles modifications proposées par le comité d’organisation.

Le comité d’organisation est composé de :

Joël Combres, membre d’Ancrage.
Michel Maza, membre de MER47.
Alain Miranda, président de MER47.
Isabelle Mazeau, membre de MER47 et traductrice
Céline Piot, présidente des AVN.
Pierre Robin, membre des AVN.
avec la participation de Geneviève Dreyfus-Armand, directrice honoraire de la BDIC, conservatrice générale honoraire des bibliothèques.

Contacts/renseignements :

Alain Miranda : alain.miranda-saiz@orange.fr / 06 07 81 88 93 
Pech-Castan, 47310 Laplume
Céline Piot : celine.piot@netcourrier.com / 06 87 28 83 33
Chemin des Aiguillons 47230 Lavardac
Pierre Robin : pierre.robin@wanadoo.fr / 06 74 60 01 32
8bis rue Robert Schumann 47600 Nérac
Espagne 1934 : actualitÉs et rÉpercussions de la rÉvolution des Asturies


FICHE D’INSCRIPTION

(à renvoyer remplie avant le 20 mai 2014 aux contacts ci-dessus :



Nom :

Prénom :


Adresse postale :


Téléphone :

Courriel :

Qualité :


Titre de la communication :



Résumé (1 500 signes environ) :

mardi 5 novembre 2013

Chronique d'Albert Montagne:René Prédal, Histoire du cinéma français des origines à nos jours

Un nouvelle chronique de notre collègue Albert Montagne



René Prédal, Histoire du cinéma français des origines à nos jours 
Nouveau Monde Ed., septembre 2013, 460 p. 

L'Histoire du cinéma français a déjà été écrite par Jean-Pierre Jeancolas (Nathan, 1995, petit format et bon résumé), Maurice Bessy et Raymont Chirat (Pygmalion, 1997, en 5 grands tomes surabondamment illustrés), Claude Beylie (Larousse, 2000, excellent ouvrage collectif), mais René Prédal, professeur émérite d’études cinématographiques, est Le spécialiste du cinéma français. Il a écrit Le cinéma de Costa-Gavras (Cerf, 1985), Jean-Pierre Mocky (Lherminier, 1988), Louis Malle (Edilig, 1989), Jean-Claude Carrière scénariste, l’art de raconter des histoires (Cerf, 1994), Jean Rouch ou le ciné-plaisir(Corlet/Télérama, 1998), Jacques Doillon, trafic et topologie des sentiments (Cerf, 2003), Robbe-Grillet cinéaste (P.U. de Caen, 2005), Le Cinéma à Nice, histoire de la Victorine en 50 films (Productions de Monte-Carlo, 2006)... Surtout, il a publié sur la seule histoire du cinéma français : La société française à travers le cinéma (1914-1945)(Armand Colin, 1972), Le cinéma français contemporain (Cerf, 1984), Le cinéma français depuis 1945 (Nathan, 1991), 50 ans de cinéma français (1945-1995) (Nathan, 1996), Le jeune cinéma français (Nathan, 2002)... Cette nouvelle Histoire du cinéma français, des origines à nos jours, est donc la synthèse et la quintessence de plus de 40 ans de travail. C’est dire la maîtrise du sujet ! La présente histoire est divisée en quatre parties : L’art muet, Le cinéma parlant (1929-1959), Les Trente glorieuses du cinéma moderne, 1992... et le cinéma d’auteur. Cette dernière partie est assurément la plus méconnue et passionnante. Le cinéma français, connu pour être un cinéma d’auteur (contrairement au cinéma étasunien, plus enfantin, qui « cartoon » aux blockbusters), traverse un monde technologique qui s’accélère. Les années 90 connaissent une déferlante de jeunes cinéastes : François Dupeyron, Eric Rochant, Christian Vincent, Cyril Collard, Arnaud Desplechin, Cédric Kahn, Xavier Beauvois, Bruno Dumont, Jean-Paul Civeyrac, Eric Zonca, Philippe Grandrieux, François Ozon, Laëtitia Masson, Noémie Lvovsky, et, électron à part, Robert Guédiguian au cinéma social. De nombreux auteurs, toujours actifs, sont âgés. Des 80 ans : J. Rouch, E. Rohmer, Ch. Marker, A. Resnais, A. Robbe-Grillet. Des 70 ans : J. Rivette, A. Varda, M. Pialat, Cl. Chabrol, C. Costa-Gavras, A. Cavalier, M. Delville, J.-L. Godard, J.-P. Mocky, P. Vecciali, J.-M. Straub... Des 50-55 ans : A. Téchiné, B. Tavernier, A. Corneau, J. Doillon, C. Lelouch, R. Depardon, C. Miller, P. Garrel... Les années 2000 brillent avec Mia Hansen-Love, Pascale Ferran, Nicole Garcia, Claire Denis, Pascal Thomas, Olivier Assayas, Bruno Dumont, Philippe Loiret, Jérôme Bonnell, Christophe Honoré, Bertrand Bonello, Laurent Cantet... Des améliorations et découvertes techniques favorisent la survie de la création avec l’arrivée du DV et, surtout, la révolution numérique qui permet une mobilité inégalée et une liberté technique et financière. La pellicule filmique, amenée à disparaître (comme la « photographique »), pose la question du renouvellement du cinéma (et du matériel des salles, tant publiques que des festivals). Déjà fiction et documentaire évoluent, matériel de tournage et équipe technique se réduisent. Le cinéma doit s’adapter et inventer un nouveau langage. Si le cinéma français produit de bons films, le bon cinéma de création est menacé par le système de l’avance sur recettes du CNC qui engendre un cinéma de chambre, au petit budget. N’est pas Mocky qui veut ! Enfin, le fait que les revues de cinéma aient toutes leurs pages DVD, tant en films récents que nouveaux, montre bien que l’actualité cinématographique se partage entre oeuvres patrimoniales – restaurées ou pas – et créations contemporaines, et, surtout, consacre un concurrentiel cinéma du petit écran, qui est une deuxième vie pour certains films (et parfois, une première). Une chronologie des premiers longs métrages des principaux réalisateurs actuels du jeune cinéma français (de 1980 à 2005), 1.000 films français pour une cinémathèque idéale, un Indexdes films et cinéastes et une Table des matières concluent le tout !
Albert Montagne