jeudi 19 novembre 2015

5 décembre 2015, Association Maitron Languedoc-Roussillon, Journée d’études de Perpignan: Mines et mineurs en Languedoc-Roussillon XIXème-XXIème siècle

                                                        Programme du 5 décembre 2015
                                               Association Maitron Languedoc-Roussillon
                                                            Journée d’études de Perpignan, 
                                                      Université de Perpignan-Via Domitia


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                          MATIN  ( présidence de Raymond Huard)

À 9 h, OUVERTURE de la Journée par Richard Vassakos, président de l’Association.
    
Le patronat des mines et des forges au XIX° siècle    :
 - Lionel DUMOND :  Le patronat des bassins miniers de l’Hérault.
-  Nicolas MARTY : Rémy Jacomy, la reconversion d’un maître de forges du  Conflent en exploitant de mines de fer.
Aspects transversaux XIX° / XX° siècles :
  - Jean-Louis ESCUDIER, L’implication des femmes dans les houillères du Languedoc, 1890-1980
  - Ruben MOLINA, Le patrimone industriel du Canigou : mines et forges, présentation des fonds collectés, archives départementales et autres fonds.

   APRÈS-MIDI (présidence d'André Balent)
À partir de 13h30, Guerres et mines   :
    - Fabrice SUGIER :   Du relèvement moral à la Révolution nationale, les pouvoirs publics et la population minière dans le bassin alesien, 1939-1945.
  - Didier LAVRUT : Loger les mineurs algériens de La Grand-Combe : concurrence des acteurs et affrontements idéologiques, 1946-1954.
Vers la fin de l’exploitation minière :
   - Thierry BARTHOULOT : Les mineurs paysans ou la double activité dans le       bassin minier de Graissessac-Le Bousquet d'Orb.
   - Pierre SCHILL :   Mai 68, les « gueules noires » de l’Hérault et des Cévennes et les rejeux de l’identité minière.
CONCLUSION de la Journée par Nicolas Marty. Fin à 17h30.
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Informations pratiques :
Lieu : Université-Universitat de Perpignan-Perpinyà-Via Domitia, 52, avenue Paul Alduy, 66100 – Perpignan
Contacts :
— AMLR (Association Maitron Languedoc-Roussillon) :
c/o, Hélène Chaubin, 32, rue Armand Jamot, 34 000 – Béziers

— CRHiSM (Centre de recherches historiques sur les sociétés méditerranéennes), Université de Perpignan Via-Domitia, 52, avenue Paul Alduy, 66100 – Perpignan

mercredi 11 novembre 2015

"JOE HILL" de Bo Widerberg

 "JOE HILL" de Bo Widerberg, prix spécial du Jury à Cannes en 1971, film autour de cette figure historique des luttes sociales aux États-Unis était resté invisible depuis. Il ressort en France le 18 novembre prochain grâce au distributeur Malavida Films dans une version entièrement restaurée.

Le cinéma Utopia à Montpellier va programmer le film en sortie nationale dès les 18 novembre, pendant au moins 2 semaines. Au vu des thèmes portés par le film et de sa qualité, il semble intéressant de vous proposer de le découvrir et de soutenir sa diffusion autour de vous, en communiquant auprès de vos contacts et réseaux. Mais aussi en proposant au cinéma qui le programme d'organiser une séance de ciné-débat en lien avec d'autres collectifs, ou d'y participer. D'autres cinémas que vous connaissez dans le département de l'Hérault pourraient aussi le programmer s'ils sont sollicités localement par des collectifs ou des associations.
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En 1902, deux immigrants suédois, Joel et Paul Hillström, arrivent aux Etats-Unis. Ils doivent faire face aux amères réalités, une langue nouvelle et l'effroyable pauvreté qui règne dans les quartiers de l'East Side à New-York. Paul quitte la ville, Joel y reste, amoureux d'une jeune Italienne. Mais l'aventure est de courte durée. Rien ne le retenant à New-York, Joel, devenu Joe Hill, se met en route vers l'Ouest pour retrouver son frère. Au cours de son périple, il rencontre des membres du syndicat révolutionnaire pacifiste Industrial Workers of the World (IWW) et intègre leurs rangs...

Film événement et devenu culte, "JOE HILL" met en scène la biographie de ce jeune militant dont les chansons protestataires ont eu un impact énorme. Peu avant de mourir en novembre 1915, exécuté au terme d'un procès inique, il écrivait : "Don't mourn, organize ! Ne pleurez pas sur mon sort, organisez-vous !" Immigration, liberté d’expression, droits des travailleurs, condition pénitentiaire, police, justice, peine de mort, autant de questions essentielles posées par le film. La réponse de Joe est toujours humaine : il exige du pain, oui, mais aussi des roses. Car la beauté du film saisit ensemble le désir de justice et le désir de vie, bien plus fortement qu’aucun exposé didactique.

Bande-annonce du film : https://vimeo.com/141991913
La page du film sur le site du distributeur Malavida : http://www.malavidafilms.com/cinema/joehill
Dossier de présentation du film (4 pages de l'AFCAE) à télécharger : http://www.malavidafilms.com/download.php?id=320
Un extrait d'une séquence (avec la chanson "Pie in the sky") : https://vimeo.com/134731407

Le film "JOE HILL" est soutenu officiellement par la Ligue des Droits de l'Homme, par Ensemble contre la peine de mort, par la FIDH, par l'APHG, et par Les Amis du Monde diplomatique

lundi 9 novembre 2015

La nouvelle chronique cinéma d'Albert Montagne


Réjane-Hamus-Vallée et Caroline Renouard (dir.), Les métiers du cinéma à l’ère du numérique, CinémAction n° 155, Ed. Corlet, juin 2014, 192 p., 24 euros.

Comme la révolution du parlant avait bouleversé le cinéma muet, celle du numérique a profondément transformé le cinéma, métamorphosant des pans entiers du Septième art qui n’a plus rien à voir avec celui d’à peine une décennie. Les métiers du cinéma à l'ère du numérique est logiquement préfacé par Frédérique Bredin, présidente du CNC, tant les enjeux sont considérables. A la fois technologiques, esthétiques, économiques, professionnels, ils remettent en question tous Les métiers du cinéma, de la télévision et de l'audiovisuel (titre éponyme d'un CinémAction dirigé par René Prédal en 1990). Cette révolution silencieuse et systémique oppose des métiers de continuité et de rupture. Le premier chapitre, Filmer sans film ou les métiers du tournage numérique, souligne la sempiternelle magie du cinéma. Le directeur de la photo (Bérénice Bonhomme), passant de la pellicule au numérique, doit maîtriser sa caméra, travailler de pair avec le fabricant (Sony, Red, Arri), changer ses usages (utilisation de la cellule, étalonnage, contrôle de l'image), innover, expérimenter, d'où un regain d'intérêt. L’acteur numérique (Jean-Baptiste Massuet) est un mutant à l’ère de la performance capture : ses muscles enregistrés simulent un autre que lui qui devient secondaire. Le cinéma devient théâtre numérique séparant plus que jamais acteurs et spectateurs, désintégrant les corps. Où est la performance ? Que devient l’acteur ? Les ouvriers du numérique ou machinistes (R. Hamus-Vallée) nécessitent un nouveau matériel aux incessantes actualisations et des mises à niveaux par des formations souvent peu réalisées et vécues comme une perte de temps et d’argent. La caméra HD, plus fragile, sensible et imprévisible, a un équipement lourd et complet, considérable et coûteux, pour parer à tout. On passe d’un 12 m3 à un 35 m3. A contrario, la présence humaine rétrécit. Pis, tous les 6 mois, une nouvelle caméra, plus performante et complexe, sort, entraînant une surenchère de technique et de stress qui s’accélèrent : l’investissement du côté des techniciens, les bénéfices de celui des producteurs, multipliant les sensations de déséquilibre. Les cinéastes Olivier Nakache et Eric Toledano, interrogés par C. Renouard, donnent un précieux témoignage sur cette mutation. Pour Intouchables (2011), ils ont d’abord cherché à trouver un équilibre entre les avantages et inconvénients des deux technologies. La solution, étonnante, est un panachage : numérique en caméra Alexa pour les scènes de nuit, argentique en caméra 35 mm pour les scènes de jour. Avec Samba (2014), le côté hybride est impossible et le numérique s’impose. Les deux cinéastes réalisent avec Ana Antune - leur directrice de post-production, un métier devenu primordial - qu’ils ont vécu la fin de l’argentique. Autres métiers : le stéréographe (Pascal Martin) qui apporte du relief au film, passant de la projection 2D à la 3Ds, le photographe de film (l’ancien photographe de plateau)(Virginie Villemin) et le problème sempiternel des droits d’auteur, le scripte face au numérique (Olivier Caïra). Le second chapitre, La post production numérique, éclaire des métiers toujours plus nombreux : ingénieur du son (Alexandra Tilman, Jocelyn Robert et Pierre Bariaud), directeur de post-production (Kristian Feigelson), monteur, chef et assistant (Sébastien Denis), superviseur d’effets visuels (VFX)(R. Hamus-Vallée et C. Renouard), étalonneur/coloriste (C. Renouard), animateur 2D/3D (Sébastien Denis), infographiste (Panagiotis Kyriakoulakos). Le troisième chapitre, Diffuser autrement, égraine des métiers différents. La vidéo à la demande en France (Jean-Yves Bloch et Marianne Bloch-Robin) bouleverse la distribution et génère des métiers à haute technologie : administrateurs de réseaux, programmateurs, intégrateurs, web-designers, ergonomes. Si le projectionniste (Yannick Pourpour) est un métier en récession, l’automatisation renforçant sa « présence fantôme », l’archiviste numérique (Frédéric Rolland) et le restaurateur numérique (Emilie Leroux) deviennent des métiers essentiels. La promotion des films (Florian Lapôtre et C. Renouard) crée des réseaux sociaux (Facebook, Twitter), des sites et blogs cinéphiles, vitrines à part entière de films, cinéastes, genres, revues. En 2006, pour la première fois, les dépenses brutes de publicité sur internet dépassent celles des radios et salles de cinéma, le net devenant le troisième média de promotion des films sortant, d’où des métiers numériques nouveaux : attaché de presse, conseiller et stratège, développeur, graphiste, et l’émergence de blogueurs notables, sites phares, administrateurs de pages. Le critique numérique (Gilles Lyon-Caen) apparaît même. Enfin, la formation aux métiers du numérique (Frédéric Tablet) devient un enjeu majeur des universités et grandes écoles de cinéma. Une sélection exhaustive de sites internet d'associations, organisations et institutions professionnelles de cinéma et de l'audiovisuel et un glossaire conséquent concluent l'ensemble. Puisse ce livre éveiller des vocations ! 
Albert Montagne

Une recension de Jean-philippe Coullomb en rapport avec l'EMC : Eloge du blasphème de Caroline Fourest


Caroline FOUREST, Eloge du blasphème, Grasset, Paris 2015, 186 pages.


On connaît l’auteure, son joli minois qui fréquente assidument les plateaux de télévision, sa force de conviction qui confine parfois à l’imprécation religieuse, et on a entendu parler de ses approximations occasionnelles dans ses propos comme dans ses écrits. On retrouve dans ce livre écrit après les attentats de janvier dernier l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo, avec sa pugnacité coutumière. Si elle ne résiste pas à la tentation de régler des comptes, par exemple avec Pascal Boniface (mais il est vrai que lui-même ne la ménage pas), elle a le mérite de porter le fer là où il le faut en montrant toutes les hypocrisies, depuis celles d’un clan Le Pen jusqu’à celles de beaucoup d’associations ou de groupes qui prétendent défendre les minorités mais qui ne font que basculer dans le communautarisme et finissent par justifier l’injustifiable. Des associations de défense des homosexuels, des mouvements antiracistes, des membres de formations historiquement athées comme le PCF (dont Charb était proche) ou des intellectuels comme Emmanuel Todd se succèdent ainsi sous sa plume. Et on comprend que c’est une certaine gauche, héritière de celle qui ne voulait pas désespérer Billancourt, qui la désole au-delà de tout par sa cécité plus ou moins volontaire devant les réalités.
Elle s’attaque ensuite à la sulfureuse notion d’islamophobie pour montrer sa vacuité et l’imposture intellectuelle qu’elle représente, puisqu’elle ne sert qu’à faire condamner comme racistes des propos qui sont simplement hostiles à une religion, en pratiquant la même essentialisation que l’extrême-droite ramenant les fidèles à leur culte. Elle montre le danger de la posture différentialiste des Anglo-Saxons, qui finissent par placer sur le même plan dans leur presse les victimes et leurs bourreaux. On ne peut que lui donner raison quand elle explique que l’absence de laïcité et de Charlie Hebdo antireligieux chez eux n’a pas empêché nombre de citoyens britanniques ou américains de se retrouver dans les camps djihadistes. Ce n’est qu’à la fin de son ouvrage qu’elle arrive à la question du blasphème, en soulignant qu’il n’est pas synonyme de haine, bien au contraire, mais d’émancipation d’un ordre religieux souvent pesant. Traditionnel en France depuis la Révolution puis l’Assiette au beurre, il reste poursuivi dans de nombreux Etats, parfois par la peine de mort.
On l’aura compris, c’est un petit ouvrage écrit en réaction, mais un ouvrage de combat, d’un combat dans lequel Caroline Fourest a choisi son camp, celui de la liberté de l’individu et de son droit à la dérision.

mercredi 24 juin 2015

La chronique cinéma d'Albert Montagne: Institut Jean Vigo (dir.), Le cinéma s’affiche en grand,




Institut Jean Vigo (dir.), Le cinéma s’affiche en grand,
Arnaud Bizalion éditeur, juin 2015, 96 p. 17 €.

Le cinéma s’affiche en grand dirigé par l’Institut Jean Vigo, avec le soutien du CNC et du département des Pyrénées-Orientales, est le catalogue de l’exposition éponyme qui se tient du 19 juin au 30 août 2015 au Palais des rois de Majorque de Perpignan. La beauté des affiches et le 7e Art méritaient bien l’écrin le plus historique qui fût. Vu l’intitulé, on peut toutefois s’étonner de la petitesse de cet ouvrage - 21 x 15 cm - qui aurait grandement gagné en majesté. Nonobstant, les photos, en couleurs, sont somptueuses ; les pages, en papier glacé, sont agréables tant toucher qu’à la vue ; les affiches sont non seulement de premier choix mais aussi de formats différents et, qui plus est, souvent rares. Comme le souligne Michel Cadé, président de l’Institut Jean Vigo, l’IJV est riche de quelque 57.000 affiches, dont 52.000 cataloguées et inventoriées. A la quantité s’ajoute la qualité comme près de 200 affiches datent du muet et sont rares, comme celle de Jules Chéret avec Les pantomimes Reynaud de 1892. La présente exposition propose ainsi Les trois lumières de Fritz Lang de 1920, qui est l’unique exemplaire connu en Europe. Le testament du docteur Mabuse de 1933 est aussi rare avec un Fritz Lang transformé en Friti Lang. Eloignés du classique standard 160 x 120 cm, s’ajoutent des formats inhabituels et sujets à destruction : 240 x 320 cm, 160 x 240 cm, voire 200 x 200 cm. Ce fut Marcel Oms, fondateur de l’IJV et collectionneur passionné de tout, qui, dans les Années 60, fut à l’affût des bonnes occasions et fréquenta les anciens tourneurs, directeurs de salles, brocanteurs, collectionneurs. Les affiches ne sont alors que des objets sans grande valeur et s’achètent par lots. Mais acquérir n’est pas tout pour une cinémathèque, il faut aussi conserver et entoiler : Laurent Balester et Jacques Verdier, archivistes de l’IJV et commissaires de l’exposition, précisent que toutes les affiches présentées ont fait l’objet d’une restauration rigoureuse, et Régis Fromaget, restaurateur du patrimoine, Spécialité Arts graphiques et livre, à la Cinémathèque française, offre un passionnant témoignage sur la restauration des affiches. Il faut, surtout, exposer et faire savoir, d’où la double importance de cette exposition - de dimension nationale, attestée par la préface de Frédérique Bredin, Présidente du CNC - et de ce livre. Jacques Ayroles, responsable du Département des affiches de la Cinémathèque française, commente certaines affiches de l’exposition. Pour Marc-Antoine et Cléopâtre, film italien de 1913, « comme pour beaucoup d’affiches du cinéma muet, seul le titre du film est présent, aucune mention du réalisateur (Enrico Guazzoni) n’apparaît, les acteurs principaux sont dessinés mais ne sont pas nommés ». Pour Fantômas de Jean Sacha de 1946, « les deux affiches exposées sont rares, le grand format n’est pas fréquent et le petit format est une vraie réussite. Avec peu de couleurs, l ‘atelier crée l’inquiétude, opposition des rouges et du noir, le titre Fantômas se détache franchement, il se répercute dans le ciel rouge. Il faut l’approcher pour lire le reste de l’affiche : nous découvrons une ville fantomatique livrée à la merci d’un justicier ou d’un tyran masqué ». Les 38 affiches sont réparties en 7 chapitres à l’image de l’exposition en 7 salles : Les grandes fresques des années 20, Affiches des premiers temps, Les génies du crime, La comédie populaire, Amour et mélodrame, Drames historiques, Polar et documentaire. Résistant à la tentation, je ne citerai pas toutes les affiches, il faut les découvrir soi-même pour les apprécier pleinement de visu. Tout comme il faut voir l’exposition, il faut lire et relire le catalogue qui pérennise, plus que jamais, ces affiches de cinéma. Les notices du livre donnent de précieuses indications aidant à la compréhension de l’affiche. Personnellement, je mentionnerai trois censures méconnues, et surtout bêtes, de films affichés : J’ai 17 ans d’André Berthomieu de 1945, retraçant les amours d’un jeune lycéen, est interdit par le préfet des Hautes-Pyrénées aux mineurs de 16 ans ! Les dégourdis de la 11ede Christian Jaque et Ignace de Pierre Colombier, tous deux de 1937 avec Fernandel, sont interdits pour ridiculiser l'armée. Ceci dit, signalons, en index finaux, les pages originales avec noms et signatures des affichistes et celles des mini reproductions des affiches avec noms et pages. Un précieux petit ouvrage d’art, surabondamment illustré, à découvrir.
Albert Montagne


samedi 20 juin 2015

Historiens et Géographes: Sommaire du n°430



 N° 430 mai-juin 2015

Sommaire

EDITORIAL
• Extrême vigilance. Chat échaudé, craint l’eau froide (Bruno Benoit) p. 7

ACTIVITÉS DE L’APHG
• Comité national du 1er février 2015 (Claude Ruiz, Marc Charbonnier) p. 13
• Commission pédagogique nationale des collèges (Didier Doix, Françoise Martin) p. 17
• Enseigner les Humanités aujourd’hui (Communiqué commun Sophau / APHG) p. 18
• Commission pédagogique nationale des lycées (Séverine Tambéri, Loïc Verkarre) p.19
• Journée nationale du 28 mars sur la contribution de l’histoire-géographie à la formation des jeunes dans un cadre
laïc, Lycée Saint-Louis, Paris. « Comment enseigner la Shoah aujourd’hui » (Christine Guimonnet) p. 22
• Après les attentats de janvier. Résultats de l’enquête sur les réponses des professeurs à leurs élèves p. 28
• Communiqué de la Conférence des associations de professeurs spécialistes sur le projet de réforme du collège p. 30
• Motion A.P.L. / A.P.H.G. sur le CCF du Bac Pro p. 31

PEDAGOGIES
Mémoire et Histoire
• Commémoration du 11 novembre à Marseille par les Amis du Vieux Saint-Marcel et l’Association des Anciens
Combattants avec la participation de Marseille Patrimoine et Mémoire (2e
 partie) (Marie-Antoinette Pastor) p. 34
Défense
• Classes de collège
Des collégiens et des chasseurs alpins (Guillaume Yout) p. 35
Formation à l’image
• Classes de Seconde et classes de Première Supérieure
Analyse de séquences filmiques. William Wyler (1902-1981), 1re partie “Ben-Hur” (1959) (Eric Auphan) p. 41
Chronique Internet (Daniel Letouzey) p. 45
• Classes de Troisième et de Première
Leclerc ou la rébellion permanente (Christine Lévisse Touzé et Julien Toureille) p. 51
• Reportage
Cases et Baobabs (Jacques Portes) p. 55

DOSSIER : La Résistance
• Coordination : Jean-Marie Guillon et Bruno Leroux - 1re partie
Comité de rédaction : Sébastien Abertelli, Julien Blanc, Jean-Marie Guillon, Bruno Leroux, Cécile Vast p. 65 [Voir
sommaire détaillé]

VOIR, ECOUTER
• DVD (Yohann Chanoir, Bruno Calvès) p. 163
• Expositions sur la Préhistoire (Bruno Calvès) p. 167
• Festival de Perpignan. Confrontation 51, un festival Jeunes (Albert Montagne) p.168
• Expositions (Alain Laude et alii) p. 171
• Musique (Philippe Gut, Philippe Zwang) p. 187
• Théâtre (Jacques Portes) p. 191
Des compléments sont accessibles aux adhérents / abonnés dans le Supplément numérique 430 [en ligne
prochainement].

LIRE, RELIRE
• HG a noté (Alain Laude, Claude Ruiz et alii) p. 197
• Revues (Alain Laude et Claude Ruiz) p. 207
• Livres p. 213
• Mots croisés (Joseph Estèves) p. 251
Des ressources complémentaires pour cette rubrique sont disponibles dans le Supplément numérique 430 [en ligne
prochainement].

LA TABLE DES ANNONCEURS p. 252
Encarts : Cases et Baobabs p. 61 / 64
Expositions p. 183/186
Adhésion /abonnements

Photo de couverture : Des pêcheurs de la région de Vinanculos au Mozambique ont pris un énorme barracuda à Tofo ;
ils sont sur l’île et ne peuvent aller le vendre au port voisin, car leur bateau à voile est trop lent. Ils devraient trouver
preneur dans l’hôtel de luxe construit par des Africains du Sud, qui se trouve de l’autre côté de l’île.
© Jacques Portes.
Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes n° 430 - Tous droits réservés. 14/06/2015

dimanche 7 juin 2015

L’HISTOIRE AU COLLÈGE EST LOIN DU PANTHÉON

 Bruno Benoît, Président de l'APHG

Au moment où sont peaufinés les derniers textes de la réforme pour les programmes d’Histoire des collèges, il y a un paradoxe à dénoncer. En effet, si l’Histoire occupe une place de premier plan dans la geste politique du gouvernement et de la présidence de la République, comme lors du discours du Panthéon, elle n’est qu’un parent pauvre dans la future réforme. D’un côté, l’Histoire est magnifiée, instrumentalisée, récupérée, de l’autre, elle est malmenée, marginalisée, négligée.

Le Forum sur l’Histoire, organisé par le Conseil supérieur des programmes (CSP), qui s’est tenu à la Sorbonne le 3 juin 2015 n’a, en rien, apporté des réponses au malaise ressenti par de nombreux collègues et aussi par des parents d’élèves, face à cette réforme plus imposée que discutée.

Être historien, ce n’est agir ni en procureur, ni en partisan, ni en moraliste, mais de travailler, selon la belle formule de Marc Bloch, tel un juge d’instruction, impartialement. L’Histoire dit comment les choses se sont passées, faire de l’Histoire c’est décoder les a priori. La mémoire n’est pas l’histoire, car elle est plurielle, c’est une source à laquelle l’histoire recourt et non un récit à prendre comme tel.

L’Histoire mérite mieux que le devenir que lui réserve la réforme. C’est une science sociale, qui créé du lien, de la citoyenneté, qui élève le pays, avec laquelle on peut espérer construire le nouveau récit national qui permettra à tous les jeunes de France, quelles que soient leurs origines et leurs confessions, de mieux vivre ensemble sur le même territoire. Si la réforme des programmes est au centre des débats qui animent la société, c’est parce que l’Histoire, tant celle des pages blanches que des pages noires, est une composante indispensable pour bâtir la communauté nationale du XXIe siècle.

Pour démêler l’écheveau complexe des événements, pour les remettre dans leur contexte, pour répondre aux questions des élèves, pour les intéresser, pour les faire travailler sur des textes ou des illustrations, pour pouvoir travailler en équipe, il faut du temps, donc des horaires décents, il faut de la liberté pédagogique, donc faire confiance aux enseignants, il faut leur permettre d’avoir des savoirs renouvelés donc leur offrir, sur fonds ministériels, une formation permanente de qualité. Enfin, il faut redonner plus de place au disciplinaire dans les concours de recrutement.

Il ne faut pas composer un programme avec des modules obligatoires et d’autres optionnels, ce qui créé de l’incohérence, car le professeur est en mesure de choisir et de composer sa démarche en fonction de son public et, en ayant à cœur, d’éviter de tronçonner l’Histoire, car l’Histoire, nationale et mondiale, a vocation à être traitée de façon globale.

Cette réforme, qui se veut novatrice dans son approche « curriculaire », est maladroite dans sa formulation des programmes et manque de moyens, elle appauvrit les disciplines et peut être à l’origine d’inégalités territoriales. Il est encore temps de l’améliorer.

Bruno BENOIT
Président de l’Association des professeurs d’Histoire et Géographie
Professeur d’Histoire contemporaine à l’Institut d’Études politiques de Lyon

jeudi 28 mai 2015

En juin à Pierresvives: conférences sur la Grande Guerre


Les archives départementales de l'Hérault organisent plusieurs conférences traitant de la Grande Guerre au cours du mois de juin



2 JUIN 18H30
 Conférence « Louis Barthas, un poilu languedocien »
Par Rémy Cazals

Rémy Cazals est professeur d’histoire à l’université Toulouse - Le Mirail, spécialiste de la guerre de 14-18, il a coordonné l’ouvrage 500 témoins de la Grande Guerre


6 JUIN 9H-17H
 Rencontre Les sportifs français dans la Grande Guerre
Amphithéâtre

16 JUIN 18H30
 Conférence « Les couples dans la Grande Guerre »
Par Clémentine Vidal-Naquet
Amphithéâtre

Clémentine Vidal-Naquet, historienne spécialiste des relations conjugales pendant la Première Guerre mondiale


23 JUIN 18H30
 Conférence « La photographie mobilisée :  1914-1918 »
Par Alexandre Lafon

Alexandre Lafon est docteur en histoire contemporaine. Conseiller pour l'action pédagogique de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale

mercredi 20 mai 2015

Avis de publication: Autour de la figure de Jean Moulin Héros et résistances sous la direction de Jean SAGNES et Bernard SALQUES

Autour de la figure de Jean Moulin Héros et résistances
sous la direction de Jean SAGNES (Université de Perpignan Via Domitia) et Bernard SALQUES (Conservateur du Patrimoine)


disponible : fin mai 2015 :
ISBN : 978-2-915652-78-9
Prix : 20 €


Présentation de l'éditeur

En 1943, à l’âge de 44 ans, disparaissait Jean Moulin, 
organisateur de la Résistance française victime de la barbarie 
nazie. 
Soixante-dix ans plus tard, la commémoration de sa 
disparition incite, à un moment où le monde apparaît en pleine 
mutation, à s’interroger sur les formes et les modèles que 
l’aventure impitoyable de la Seconde Guerre mondiale a 
présentés à travers ses mouvements de résistance, et sur les 
figures qui en sont issues, parmi lesquelles Jean Moulin est 
devenu, consacré par son entrée au Panthéon, un exemple 
sublime. 
Il s’agit alors d’interroger, de manière très large, 
l’histoire et l’anthropologie pour mettre en perspective, dans le 
temps et dans l’espace de manière privilégiée, la façon dont les 
notions de héros et de Résistances ont été intégrées à un 
imaginaire légendaire dont se sont nourries les histoires 
nationales, et comment, de manière autonome, ces notions ont 
émergé à partir d’un fonds commun mythologique et culturel. 
Ainsi, du héros grec antique, au héros moderne 
immergé dans une cause de libération contre des 
asservissements indignes, il s’est agi, au cours de deux journées 
de colloque tenu à Béziers, ville natale de Jean Moulin, les 13 
et 14 juin 2013, de dégager ce qui en fait les caractéristiques, 
les permanences, et d’en comprendre la prégnance dans 
l’histoire contemporaine. 



dimanche 10 mai 2015

Editorial Historiens et géographes n°413 : Chat échaudé, craint l’eau froide

Chat échaudé, craint l’eau froide
Par Bruno Benoit [1]
Cher(e)s Collègues,
Une fois encore, n’en déplaise aux grincheux de toutes espèces, je vais tremper la plume de mon éditorial dans l’analyse sans concession de ce qui nous est annoncé, en provenance de la rue de Grenelle, pour les années à venir. L’APHG se refuse à être dans la critique systématique ; elle a su et sait reconnaître les réformes nécessaires, mais elle ne peut accepter que les professeurs d’Histoire et de Géographie ne soient dans un futur immédiat que des animateurs culturels ! Elle refuse que la Ministre puisse dire que la réforme se justifie parce que les élèves s’ennuient au collège. Nous vous invitons, Mme la Ministre, à venir très souvent dans nos classes et vous verrez que les classes d’Histoire et de Géographie sont des lieux de vie et non d’ennui !
Je vais donc placer mon éditorial sous le sceau de l’Extrême Vigilance en demandant le soutien de vous toutes et tous, cher(e)s collègues, car notre avenir en tant que professeur d’Histoire et de Géographie est bien en cause. Les médias et des sommités de la vie culturelle et politique montent au créneau, certes avec raison, pour s’élever contre la disparition des langues anciennes, de l’Allemand, voire des classes bi-langues ou encore européennes, mais personne, excepté l’APHG et quelques articles et interviews [2], ne s’émeuvent de ce que va devenir nos deux matières qui, est-il besoin de le rappeler, sont centrales dans l’acquisition de l’appartenance républicaine et d’une connaissance de territoires autres que le local où se situe l’établissement scolaire, c’est-à-dire deux matières constructrices de la personnalité citoyenne.
L’APHG se veut donc extrêmement vigilante, car ses membres sont des professeurs citoyens qui ont une mission, celle que la réussite à un concours national leur a donnée et ce, vis-à-vis des élèves qu’ils ont en charge, mission où sont associées approche scientifique et démarche pédagogique. L’APHG lutte pour une École de l’intelligence, de la tolérance, de l’ouverture sur les autres et sur le monde et non pour une École au rabais, créatrice d’inégalités et de discriminations.
Est-il nécessaire de rappeler, chers et chères collègues que l’APHG est VOTRE ASSOCIATION, qu’elle attend que vous fassiez remonter par notre site [3] vos propositions, vos commentaires, vos envies, vos expériences, vos colères. L’APHG vous représente et plus nous sommes nombreux, plus notre voix a de l’écho. Dites-le, faites le partager. [4] Je m’adresse à tous les responsables de notre association : organisez et continuez à organiser des journées de formation - comme celle qui vient d’avoir lieu à Paris le 28 mars 2015 organisée par le Bureau national sur la Laïcité [5] ou à St-Quentin début avril par trois Régionales [6] -, des réunions, des ateliers ; faites la promotion de l’AGORA d’Amiens en octobre 2016 [7] ; faites découvrir la Revue Historiens et Géographes [8] bref soyez actifs, réactifs à l’actualité, présents dans la société civile et extrêmement vigilants sur le plan professionnel en cette fin d’année scolaire qui prépare déjà celle qui vient.
Un printemps de réforme pouvant cacher un hiver professionnel, il est parfois nécessaire de hausser le ton face au brouhaha médiatique et à la ritournelle réformatrice agaçante. Certains trouvent que mes éditos sont « durs à avaler » et que j’oriente trop mes propos vers une critique systématique des programmes, des réformes et des représentants officiels de l’Éducation nationale. En revanche, d’autres pensent que l’APHG et son président cautionnent les changements qui nous sont imposés et que nous vivons tous au quotidien dans nos classes. Précisons les choses qui sont moins binaires. La place d’une association professionnelle dans le paysage politique, syndical, administratif français est une place étroite. L’APHG a conquis cette place depuis plusieurs décennies par sa réflexion, son travail et ses propositions et c’est pour cela que les autorités la consulte, maisJAMAIS l’APHG n’a été à l’origine des programmes, cette fois encore cela été vérifié ! Donc, l’APHG EST LIBRE, CAR ELLE NE DOIT RENDRE DE COMPTES QU’À SES MEMBRES, DE DONNER SON AVIS SUR LA RÉFORME DES COLLÈGES ET SUR D’AUTRES POINTS.

Pourquoi parler d’extrême vigilance ?

• La Ministre a bien répondu à mon courrier (cf. le site de l’APHG [9]) sur l’Enseignement moral et civique (EMC) en laissant entendre que les professeurs d’Histoire et de Géographie sont les plus à même d’enseigner cette matière à partir de l’année prochaine en collège. J’en ai pris bonne note et vous aussi. Cependant, soyons extrêmement vigilants dans nos établissements car deux lanceurs d’alerte doivent nous rester à l’esprit :
  • Les chefs d’établissement pour des raisons de variables d’ajustement d’emplois du temps peuvent très bien donner cet enseignement à d’autres collègues. À vous de vous faire entendre et de rappeler l’engagement de la Ministre.
  • Le recteur de Nancy, dans un courrier du 9 mars 2015 adressé aux chefs d’établissement et aux IA, a rappelé les horaires de l’EMC de 1 h/semaine en école primaire et de ½ h/semaine en collège et lycée. Il précise que les professeurs d’Histoire et de Géographie ont vocation, au collège, à prendre en charge cet enseignement, pour l’année scolaire 2015-2016, mais rien n’est dit pour après et pour le lycée !!!! Il faudra être extrêmement vigilant dans les années à venir.
• Les collègues de lycées professionnels ont de quoi être extrêmement vigilants, puisque l’épreuve ponctuelle de Français et d’Histoire et Géographie est transformée en CCF (contrôle en cours de formation), transformation voulue par le Ministère de l’Éducation nationale, mais connue par les professeurs via les éditeurs ! [10] À quand la suppression des mêmes épreuves au Bac pro sachant que l’épreuve ponctuelle était une excellente préparation à l’examen du Bac pro ? Les motifs sont ici nullement pédagogiques et ne relèvent que de critères économiques !!! L’APHG ne voudrait pas que l’Éducation nationale qui n’a pas de prix pour l’avenir de la nation soit victime de son soi-disant coût.
• Venons-en au collège, objet de toutes les attentions ministérielles et du CSP. Si l’APHG est satisfaite d’un programme en Histoire où la chronologie semble respectée, c’est parce que depuis longtemps elle défend en Histoire la chronologie, seul moyen de donner au temps passé sa cohérence. L’APHG apprécie – à condition que l’Inspection, le chef d’établissement ou une Fédération de parents d’élèves ne viennent pas critiquer les choix faits – cette liberté donnée à l’enseignant, car depuis des lustres elle la réclamait pour tous les professeurs, citoyens responsables et compétents, s’ils ont été recrutés à l’issue d’un concours national.
De son côté, l’APHG n’est pas restée inerte et a réfléchi, depuis longtemps dans sa Commission Collège sur comment enseigner au mieux nos deux matières. C’est pourquoi elle se permet de se montrer extrêmement vigilante face à ce qui est proposé [11] dans la réforme des collèges :
1- L’APHG s’élève contre la répartition portant sur les parties dites obligatoires et les parties dites optionnelles en Histoire. Sans être partisan, il est évident que la répartition de modules donnés comme obligatoires et d’autres comme optionnels a de quoi laissé pantois les collègues. Vous êtes officiellement libres… de faire les modules obligatoires !!!! Le programme d’Histoire est présenté chronologiquement, mais avec d’énormes trous !!!! Quant à la géographie, qui pose moins de problèmes sensibles, il faut éviter que de belles idées deviennent des sujets rébarbatifs - alors là oui l’élève s’ennuie ! - à force d’être rabâchés et que des territoires soient oubliés au profit d’autres considérés comme dominants.
2- L’APHG a toujours défendu des programmes nationaux, des examens nationaux, des recrutements et des concours nationaux. Avec ce qui est proposé par la réforme, il y a des risques de voir à terme et ce, relativement rapidement, l’enseignement se régionaliser, surtout avec les nouvelles grandes régions rectorales. L’APHG défend, par républicanisme, l’égalité des territoires afin que l’École diminue, et non accentue, 
les inégalités socio-spatiales.
3- L’APHG défend la dimension disciplinaire. Le Ministère ne peut pas proposer une réforme (elle mijote depuis trois ans) qui se veut ambitieuse et globale, si elle ne donne pas les moyens aux enseignants pour réussir cette réforme : moyens matériels, en horaire. Ne mettez pas en avant la modernité et la lutte contre l’ennui, quand le thème central est l’économie de moyens !!! Si toutes les matières, dont les nôtres, conservent leur attribution en heures, une partie (20% de celles-ci) est dévolue à des Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), au nom de « nouvelles approches pédagogiques » qui, en réalité, ne sont pas nouvelles sur le fond, mais réactualisées quant au libellé ! Sur 2 heures et demie, soit 150 minutes, 30 minutes sont consacrées aux EPI ; il reste donc deux heures (et encore !) d’enseignement disciplinaire. Certes, dans les EPI, les professeurs peuvent travailler avec des collègues en trouvant des terrains communs, mais ceux-ci n’ont pas fait vraiment leur preuve quand ils existent et, de plus, ils demandent de gros investissements de la part des collègues sans retour de la part du Ministère. Au-delà de cette remarque, nous n’avons rien contre cette approche pédagogique, vantée par le Ministère, car depuis belle lurette elle est pratiquée par les collègues, membres ou non de l’APHG.
4- Quant au cycle 3 - CM1, CM2 et 6e -, les pages 38 à 43 du projet de programme pour le cycle 3 sont parues le 9 avril 2015. [12]Certes, il y a bien les compétences indiquées, un programme signalé, mais rien n’est dit sur les réalités (réunion, équipes, horaires, formation) de cette recherche de « meilleure transition entre l’école primaire et le collège ».

Voilà ce que l’APHG réclame et propose

1- Il faut obtenir du Ministère que ce soit le professeur ayant reçu une formation universitaire initiale suffisante - à ce propos, il faut que le Capes redevienne un véritable concours associant à parts égales questionnements scientifiques et approches didactiques - et une formation continue financée enfin par le Ministère et pas seulement organisée par l’APHG - qui décide, face à son public, ce qui est la meilleure progression dans ce qui est proposé, en trouvant une démarche logique, sans faire des choix partisans ou personnels, afin d’offrir aux élèves une approche complète de la trame chronologique qui correspond au niveau de classe. Ce qui est valable pour l’histoire doit l’être pour la géographie. Ces deux matières sont globales, elles ne peuvent se permettre de subir des lacunes liées à des modules facultatifs. Ceux-ci n’ont pas lieu d’être.
2- L’année prochaine doivent être mises en place des formations dans les différentes académies pour que les professeurs soient les plus à mêmes de maîtriser ce qu’ils enseignent et qu’ils trouvent la réflexion pour éviter une surcharge de travail difficilement acceptable.
3- Que le Ministère précise le rôle exact des IPR et des IG dans leurs rapports avec le corps professoral devenu plus libre dans sa démarche.
4- Il est nécessaire qu’avant la fin de l’année scolaire 2016-2017, année de la première mise en chantier de la réforme et ce, avant la mise en œuvre des programmes en classe de Quatrième, un bilan sérieux et une évaluation grandeur nationale doivent être entrepris par le Ministère pour la classe de cinquième. De notre côté, l’APHG lancera une enquête, comme elle l’a fait régulièrement. La dernière en date étant celle organisée après les attentats de janvier 2015 que beaucoup (médias, hommes politiques) ont repris. [13]
• Enfin même à l’Université, il faut être extrêmement vigilant. Une affaire, au sens fort du terme, vient d’avoir lieu à l’Université Paris 8 Saint-Denis. Un étudiant, en fin de thèse et ayant été considéré comme digne de soutenir celle-ci, s’est vu refuser brutalement la soutenance, quelques jours avant la date retenue, par la direction de l’école doctorale, au motif que des expressions étaient jugées inappropriées et qu’elles auraient pu susciter de l’émoi sur le campus ! Le sujet était « Hollywood : le prêtre et le nabab. Les relations de la religion avec le cinéma américain de 1934 aux années 2000 ». [14] Nous avons manifesté massivement le 11 janvier pour la liberté d’expression [15] et là, dans une Université française haut-lieu du savoir et de cette liberté, on ajourne sine die une soutenance de thèse. Inadmissible, seul le jury de soutenance était qualifié pour apprécier ce travail.
On ne peut pas faire des réformes qui se voudraient consensuelles et qui se veulent ambitieuses avec de faibles moyens. Mesdames et Messieurs qui nous gouvernent, arrêtez de nous imposer des réformes que vous présentez comme novatrices et bonnes pour les élèves. Nous les professeurs, en particulier les professeurs d’Histoire et de Géographie, nous n’ennuyons pas nos élèves, nous sommes porteurs d’innovations pédagogiques en permanence, nous répondons à leurs attentes, mais, si défendre un enseignement disciplinaire avec des horaires décents est considéré comme archaïque, et bien nous assumons à l’APHG ce qualificatif. Comme tous les enfants de France n’ont pas les moyens d’aller dans des établissements prestigieux et payants, comme ils n’ont pas davantage les moyens d’avoir une bibliothèque familiale et comme ils ne bénéficient pas d’un environnement culturel riche, il faut continuer à dispenser à tous les enfants de nos établissements scolaires républicains des savoirs disciplinaires. Je refuse au nom de tous mes collègues de devenir un animateur culturel, je suis un professeur !
La société civile a tout intérêt à défendre l’Histoire et Géographie, car sans elle la République est nue, la citoyenneté orpheline et la lutte contre les discriminations sans effet.
Bruno BENOIT
Président de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG)
Professeur des universités à l’IEP de Lyon
Lyon, le 28 avril 2015
Tous droits réservés - Les services de la Rédaction de la revue Historiens & Géographes. Le 10 mai 2015.

Une recension de jean-Philippe Coullomb : Pierre RAZOUX, La guerre Iran-Irak, première guerre du Golfe, 1980-1988





Pierre RAZOUX, La guerre Iran-Irak, première guerre du Golfe, 1980-1988, Perrin, Paris 2013, 604 pages.
Très bon connaisseur des questions militaires du Proche-Orient, auteur d’une belle synthèse sur Tsahal, Pierre Razoux se penche ici sur le terrible conflit qui ensanglanta le Golfe Persique dans les années 1980. L’auteur s’appuie sur une documentation de première main à laquelle le chercheur n’a accès que depuis peu de temps. Il a en effet pu consulter aux Etats-Unis les enregistrements audio que Saddam Hussein faisait réaliser systématiquement dans ses palais. L’homme, sachant ne pas être un grand intellectuel, pensait ainsi laisser des traces pour l’éternité tout en surveillant ses subordonnés. C’est de ces enregistrements que vinrent les preuves utilisées pour le condamner à mort lors de son procès, en particulier à propos du gazage des Kurdes à Halabja en 1988. Razoux a complété ces informations avec de nombreux entretiens avec divers responsables civils et militaires alors en poste en Irak ou dans les pays occidentaux. Il a également consulté la littérature ouverte et la cinématographie iranienne sur le sujet. Il en résulte un ouvrage au plan globalement chronologique avec de nombreuses notes et des annexes fournies, écrit dans un style simple à défaut d’être agréable. L’éditeur a fait l’effort, bien utile, d’insérer régulièrement des cartes simplifiées.
Que retenir de cet ouvrage ? D’abord, la légèreté avec laquelle Saddam Hussein déclenche cette guerre, qu’il est sur le point de perdre en 1982, puis l’entêtement dément de mollahs iraniens qui s’acharnent à prolonger le conflit avec des exigences irréalistes qui ne cachent même pas leur volonté de l’instrumentaliser pour renforcer leur propre pouvoir. En 1988, il faut une conjonction entre une défaite militaire patente face aux Irakiens, une absence de ressources supplémentaires (la baisse des prix du pétrole a été voulue et organisée par les Américains et les Saoudiens pour mettre à genoux l’Iran et l’URSS) et une intervention américaine dans le Golfe pour qu’ils acceptent la fin des combats. Entre temps, on a un concentré d’horreurs d’où personne ne sort indemne. Les dirigeants des deux camps éliminent leurs propres militaires, toujours suspects. Les Irakiens testent même leurs armes chimiques sur leurs propres soldats avant de s’en servir à grande échelle sur les Iraniens, tandis qu’ils n’hésitent pas à envoyer des décharges électriques de 200.000 volts dans les marais de la presqu’île de Fao à la fin de la guerre. De leur côté, les Iraniens sacrifient de plus en plus régulièrement des vagues d’adolescents de 12 ans destinés à faire sauter les mines en leur remettant simplement une clé en plastique pour symboliser leur accession au paradis. Ils utilisent sciemment le terrorisme au Liban ou en France. Les pays du monde entier arment les belligérants avec un cynisme à peine croyable, à l’image de la Chine, du Brésil ou de l’Allemagne. Seul surnage dans cet enfer la capacité des Iraniens à sublimer l’épreuve dans des œuvres de fiction élaborées d’une grande profondeur humaine.
A un bilan humain hallucinant (700.000 morts environ), s’ajoute le maintien au pouvoir de régimes criminels. Si l’Irak a connu et connaît depuis d’autres guerres, la société iranienne reste très profondément marquée par cette épreuve sans laquelle on ne comprend pas l’acharnement mis à obtenir la bombe atomique.

vendredi 8 mai 2015

Exposition Pierre-Lin Renié au Château de Jau 66600 Cases de Pène, Pyrénées-Orientales


Exposition Pierre-Lin Renié au
Château de Jau
66600 Cases de Pène, Pyrénées-Orientales
Espace d’art contemporain



Exposition : 13 juin – 27 septembre 2015.
Pour le château de Jau, Pierre-Lin Renié a conçu un projet spécifique intitulé Tous, comportant six ensembles articulés
les uns aux autres, dans un parcours en aller -retour.
Un premier groupe d’images, encadrées, ressemble à des portraits réalisés en studio. Ce sont en réalité desinstantanés pris dans l’espace public, où visages et bustes
se détachent sur le ciel. Saisies dans leur actualité, les figures sont confrontées au ciel, intemporel et cosmique.
Manifestation rassemble 35 photographies imprimées sur pvc et montées sur un support, les transformant enpancartes. Leurs motifs urbains très variés (architecture, affiches, décors, objets, véhicules, etc.) donnent le contexte occulté dans les portraits précédents. Il se rappelle à nous dans toute sa force et sa trivialité, en occupant littéralement l’espace de l’exposition. Les Drapeaux, photographies imprimées sur tissu, complètent la Manifestation.
Le motif emblématique traditionnel des drapeaux ou blasons est remplacé par des représentations d’objets dévalués, usés, ou fragiles. De formes simples, ils se détachent
sur un fond, comme il est d’usage en héraldique.
Les Drapeaux ont toutes les apparences des emblèmes, mais ce sont des emblèmes faibles. Un dernier groupe d’images, à nouveau encadrées, montre des personnes dans l’espace public, travaillant, se déplaçant ou se reposant, seules ou à plusieurs. Ici, les figures ne se détachent plus sur l’espace abstrait du ciel, mais composent avec le monde inhabité qui forme la Manifestation. Aux deux extrémités, l’exposition s’ouvre et se clôt sur des photographies du ciel
diurne, ou crépusculaire.

Les services de la Rédaction d'Historiens et Géographes- Tous droits réservés. 8/05/2015.

lundi 4 mai 2015

Congrès de la Fédération Historique du Sud-Ouest 6 et 7 juin 2015, Nérac: La guerre en Aquitaine, les Aquitains en guerre




Congrès de la Fédération Historique du Sud-Ouest
6 et 7 juin 2015, Nérac
Amis du Vieux Nérac/Éditions d’Albret




La guerre en Aquitaine, les Aquitains en guerre
(de l’Antiquité À nos jours)

De la bataille d'Aquitaine (56 av JC) 
au mur de l'Atlantique durant la Seconde 
Guerre mondiale et aux combats de la 
pointe du Médoc (1945) en passant par la 
bataille de Castillon (1453), celle de 
Coutras (1587) où s'illustre le futur 
Henri IV et Bordeaux trois fois capitale 
provisoire d'une France en guerre et 
envahie (1870, 1914 et 1940), l'Aquitaine a 
été mêlée aux nombreuses guerres qui ont 
marqué l'histoire nationale. Au-delà 
d'épisodes connus, entrés dans les 
mémoires - et parfois célébrés à des fins 
touristiques -, le congrès éclairera des 
événements, des formes et des acteurs très 
variés de la guerre en Aquitaine et des 
Aquitains en guerre de l'Antiquité au 
XXe siècle

SAMEDI 6 JUIN 2015
9h 30 : Accueil des participants
9h 45 : Ouverture du colloque (Espace d’Albret) par : 
- M. LACOMBE, maire de Nérac
- M. FIGEAC, président de la FHSO
- Mme PIOT et M. LACHAISE, comité scientifique
10h 00 : Conférence inaugurale de François COCHET,
professeur d’histoire contemporaine, université de 
Lorraine-Metz, L’Aquitaine et les Aquitains en guerre de 1870 
à nos jours
11h 00 : Pause
ATELIER A : ANTIQUITÉ
11h 15 : Jean-Pierre BRETHES, La bataille d’Aquitaine 
en 56 av. J.-C.
11h 40 : Florence VERDIN, Du nouveau sur un épisode 
méconnu : la campagne d’Agrippa en Aquitaine vers 38 av. J.-C.
12h 05 : discussion 

ATELIER B : LA GUERRE DE CENT ANS 
EN AGENAIS
11h 15 : Pierre SIMON, L’Agenais de 1303 à 1323, la montée 
de la violence jusqu’aux meurtres de Saint-Sardos
11h 40 : Camille LACROIX et Florence BOISSERIE, Les 
réduits défensifs communautaires du Lot-et-Garonne pendant la 
Guerre de Cents Ans et les guerres de religion (XIVe
-XVIIe 
siècles)
12h 05 : discussion 
12h 15 : Déjeuner sur place

ATELIER A : LA GUERRE DE CENT ANS 
EN BORDELAIS
14h 00 : Jacques BAGGIO, Bordeaux et sa barbacane Blaye 
(1406-1407)
14h 25 : Vincent HAURE, Les temps de guerre à Bordeaux 
(1406-1442)
14h 50 : Guilhem PÉPIN, La Guerre de Cent Ans en 
Aquitaine entre 1400 et 1430 : opérations militaires et impacts sur 
les populations

ATELIER B : ÉPOQUE MODERNE
14h 00 : Serge BRUNET, 1592-1593 : le grand siège de Blaye, 
chant du cygne de la Ligue en Guyenne
14h 25 : Émilie CHAMPION, L’action militaire du maréchal de 
Richelieu, Gouverneur de Guyenne, au XVIIIe
siècle
14h 50 : Robert DE FLAUJAC, Antoine-Marie de Malvin de 
Montazet : un Agenais et la guerre de Sept Ans
15h 45 : Séance plénière
Isabelle TAUZIN-CASTELLANOS, Acteurs et témoins lot-et-garonnais des guerres d’indépendance dans l’Amérique espagnole 
(1808-1824)

ATELIER A : PREMIÈRE GUERRE MONDIALE :
SOCIÉTÉ ET ÉCONOMIE
16h 15 : Hubert BONIN, Les enjeux du ravitaillement pour 
l’industrie et la population en Gironde pendant la Première Guerre 
mondiale
16h 40 : Marc HEIB, Un exemple d’industrie de guerre en 
Aquitaine pendant 1914-1918 : la Société métallurgique du 
Périgord à Fumel (Lot-et-Garonne)
17h 05 : Stéphane LE BRAS, « Nous reviendrons pour les 
vendanges ». Les Aquitains, le vin et la Grande Guerre


ATELIER B : PREMIÈRE GUERRE MONDIALE :
L’ARRIÈRE
16h 15 : Alain CHAUME, Les étrangers à Libourne pendant la 
Première Guerre mondiale : Allemands, Serbes, Américains
16h 40 : Michel BOYÉ, 1914-1918. Arcachon, ville de l’arrière
17h 05 : Nicolas PATIN, Les prisonniers de guerre allemands en 
Aquitaine
17h 30 : discussion et pause
17h 50 : Séance plénière, conférence de 
M. Jean-Pierre POUSSOU, La création des marines de guerre 
française et anglaise au XVIIe
siècle, leurs évolutions et leurs 
affrontements de la fin du XVIIe
siècle au début du XIXe
siècle
18h 30 : Assemblée générale de la FHSO
19h 15 : Visite du parc de la Garen

DIMANCHE 7 JUIN 2015
9h 00 : Accueil des participants
9h 15 : Séance plénière
Frédéric KNERR, L’épiscopat agenais et la guerre, entre 
« patriotisme chrétien » et propagande catholique (1914-1945)
9h 40 : discussion et pause

ATELIER A : SECONDE GUERRE MONDIALE :
UNE RÉGION EN GUERRE
10h 05 : Pierre CHABOT, Un régiment de volontaires landais à 
la Pointe de Grave (1944-1945)
10h 30 : Philippe SOULEAU, Bordeaux, une ville en guerre 
(1940-1944)

ATELIER B : SECONDE GUERRE MONDIALE :
RÉSISTER OU COLLABORER
10h 05 : Alice PÉRARD, Être résistant en Gironde de 1940 à 
1944
10h 30 : Jean-Pierre KOSCIELNIAK, LVF, Waffen-SS : des 
Lot-et-Garonnais face à l’Armée rouge (1941-1945)
10h 55 : discussion

ATELIER C : LES MÉMOIRES DE LA 
PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
10h 05 : Céline PIOT, Les monuments aux morts de 1914-1918 
aquitains originaux et revendicatifs
10h 30 : Armelle BONIN-KERDON, Du nationalisme au 
pacifisme : la polysémie des monuments aux morts de la guerre de 
1914-1918 à travers les exemples arcachonnais et testerin
10h 55 : Alexandre LAFON, Le Centenaire des Aquitains
11h 20 : discussion et pause
11h 45 : Séance plénière, Mémoires de la Seconde Guerre 
mondiale, par Christophe LASTÉCOUÈRES, Commémorer 
Georges Mandel à la Libération : des régimes de mémoire 
contradictoires (1944-1949)
12h 10 : Séance plénière, Conséquences des guerres de 
décolonisation, Pierre ROBIN, La contestation de la guerre 
d’Indochine en Lot-et-Garonne (1947-1949)

Le congrès se déroulera les samedi 6 et dimanche 7 juin 2015 à Nérac, à L’Espace d’Albret (quai de la Baïse, 47600 Nérac).



Modalités pratiques :

Déplacement :
- Pour venir à Nérac en voiture : depuis Bordeaux, prendre l’A62 jusqu’à la sortie Aiguillon, puis suivre la direction Nérac ; depuis Toulouse, prendre l’A62 jusqu’à la sortie Agen, puis suivre la direction Nérac.
- Par le train : si par TGV, choisir l’arrêt à Agen ; si par TER, choisir l’arrêt à Port-Sainte-Marie.



Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter l’Office du Tourisme du Val d’Albret : 7 avenue Mondenard 47600 Nérac. 05 53 65 27 75.