Yohann
Chanoir, Las Vegas, Mise en scènes
Ed.
Espaces & Signes, Coll. Ciné Voyage, 2017, 80 p., 12 €.
Las Vegas, la
ville connue du monde entier pour ses jeux, ses casinos, ses revues
et ses hôtels, est ici magnifiée, comme l’intitulé
le suggère, par le cinéma. De même que le western
et les armes à feu font partie intégrante de l’esprit
et de la culture étasunienne, Las Vegas fait partie du C.V.
métrique obligé de tout bon cinéaste américain
: Burton, Coppola, Curtiz, Eastwood, Ford, Gordon, Huston, Penn,
Powell, Scorsese, Siegel, Spielberg, Stallone, Walsh... Yohann
Chanoir, historien (agrégé, spécialiste du
cinéma médiéval, rédacteur à de
nombreuses revues, tant numériques que papier, notamment à
Historiens
et Géographes...)
et cinéphile (collaborateur, entre autres, à Darkness,
Ciné Bazar...)
planifie 6 chapitres donnant 6 visages d’une ville
exceptionnelle. Banco
à Vegas
est le jack
pot ou
le crash
des voleurs et des joueurs : casses de L’Inconnu
de Las Vegas (1960)
et de son remake Ocean’s
Eleven
(2001), de Destination :
Graceland (2001), parties
effrénées de Rain
Man
(1988) et de Las
Vegas 21
(2008). Les
parrains de Vegas
rappelle l’importance de la mafia, des syndicats, des gangsters
et des pin
up,
de la violence, du vice et de l'argent blanchi et fructifié :
Tuez Charley Varrick
(1973), Le
parrain
2 (1974), Banco
(1986), Bugsy
(1991), Casino
(1995), Rush
Hour 2 (2001),
Joker
(2015). N’oublions pas la police avec L’épreuve
de force
(1977). Une
ville plurielle
est celle des familles (L’amour
en quatrième vitesse,
1964), du sexe (Read
Heat,
1974), de la drogue (Las
Vegas Parano,
1998), des affaires et règlements de comptes (The
big short : le casse du siècle,
2015 ; Jason
Bourne,
2016). Mais Las Vegas est aussi un désert
avec ses bases militaires et terroristes (Megaforce,
1982
; Top Gun,
1986 ; Good
Kill,
2014) et ses routes (Point
Limite Zéro, 1971 ; Into The Wild, 2007)
et le théâtre
de l’Apocalypse
(Le
conquérant,
1956 ; Le
fantastique homme colosse,
1957 ; Les
survivants de la fin du monde,
1977 ; Superman,
1978 ;
Mars Attacks,
1996 ; Indiana
Jones et le temple de cristal,
2008. Enfin, Las Vegas est enfin Le
Nevada, la terre des westerns,
de la conquête de l’Ouest (Le
cheval de fer, 1924 ; La rivière d’argent, 1948)
à la mort du Far West (Les
désaxés, 1961 ; Le dernier des géants, 1976).
Des index de films, de réalisateurs et de lieux, concluent le
tout. Il faut souligner les nombreuses photos filmiques en
couleurs et, surtout, les précieuses cartes qui enrichissent
le texte et qui situent, chapitre par chapitre, les lieux cités.
Ce livre dense, érudit et pédagogique, s’adresse
aux géographes et aux cinéphiles, aux historiens et aux
voyageurs avides de revivre in
situ
les films. La ville américaine est aussi au programme en
géographie dans les collèges et les lycées et
son approche filmique, originale, comblera les enseignants et les
élèves. D’autres villes, toujours de rêves,
sont abordées dans la Collection Ciné Voyage créée
par Edouard Dor : Berlin, Bombay, Hong Kong, Marseille, New
York, Rome, Tokyo. Las
Vegas
est un ouvrage cinéphile et ludique à découvrir
absolument, tout comme la Collection Ciné Voyage, et tient sa
place centrale dans les bibliothèques, les gares et les
aéroports.
Albert
MONTAGNE
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