Programme du 5 décembre 2015
Association Maitron Languedoc-Roussillon
Journée d’études de Perpignan,
Université de Perpignan-Via Domitia
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MATIN ( présidence de Raymond Huard)
À 9 h, OUVERTURE de la Journée par Richard Vassakos, président de l’Association.
Le patronat des mines et des forges au XIX° siècle :
- Lionel DUMOND : Le patronat des bassins miniers de l’Hérault.
- Nicolas MARTY : Rémy Jacomy, la reconversion d’un maître de forges du Conflent en exploitant de mines de fer.
Aspects transversaux XIX° / XX° siècles :
- Jean-Louis ESCUDIER, L’implication des femmes dans les houillères du Languedoc, 1890-1980
- Ruben MOLINA, Le patrimone industriel du Canigou : mines et forges, présentation des fonds collectés, archives départementales et autres fonds.
APRÈS-MIDI (présidence d'André Balent)
À partir de 13h30, Guerres et mines :
- Fabrice SUGIER : Du
relèvement moral à la Révolution nationale, les pouvoirs publics et la
population minière dans le bassin alesien, 1939-1945.
- Didier LAVRUT : Loger les mineurs algériens de La Grand-Combe : concurrence des acteurs et affrontements idéologiques, 1946-1954.
Vers la fin de l’exploitation minière :
- Thierry BARTHOULOT : Les mineurs paysans ou la double activité dans le bassin minier de Graissessac-Le Bousquet d'Orb.
- Pierre SCHILL : Mai 68, les « gueules noires » de l’Hérault et des Cévennes et les rejeux de l’identité minière.
CONCLUSION de la Journée par Nicolas Marty. Fin à 17h30.
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Informations pratiques :
Lieu : Université-Universitat de Perpignan-Perpinyà-Via Domitia, 52, avenue Paul
Alduy, 66100 – Perpignan
Contacts :
— AMLR (Association Maitron
Languedoc-Roussillon) :
c/o, Hélène Chaubin, 32, rue Armand Jamot, 34
000 – Béziers
— CRHiSM (Centre de recherches
historiques sur les sociétés méditerranéennes),
Université de Perpignan Via-Domitia, 52, avenue Paul
Alduy, 66100 – Perpignan
jeudi 19 novembre 2015
mercredi 11 novembre 2015
"JOE HILL" de Bo Widerberg
"JOE HILL" de Bo
Widerberg, prix spécial du Jury à Cannes en 1971, film autour de
cette figure historique des luttes sociales aux États-Unis était resté
invisible
depuis. Il ressort en France le 18 novembre prochain grâce au distributeur Malavida Films dans une version entièrement
restaurée.
Le cinéma Utopia à Montpellier va programmer le film en sortie nationale dès les 18 novembre, pendant au moins 2 semaines. Au vu des thèmes portés par le film et de sa qualité, il semble intéressant de vous proposer de le découvrir et de soutenir sa diffusion autour de vous, en communiquant auprès de vos contacts et réseaux. Mais aussi en proposant au cinéma qui le programme d'organiser une séance de ciné-débat en lien avec d'autres collectifs, ou d'y participer. D'autres cinémas que vous connaissez dans le département de l'Hérault pourraient aussi le programmer s'ils sont sollicités localement par des collectifs ou des associations.

En 1902, deux immigrants suédois, Joel et Paul Hillström, arrivent aux Etats-Unis. Ils doivent faire face aux amères réalités, une langue nouvelle et l'effroyable pauvreté qui règne dans les quartiers de l'East Side à New-York. Paul quitte la ville, Joel y reste, amoureux d'une jeune Italienne. Mais l'aventure est de courte durée. Rien ne le retenant à New-York, Joel, devenu Joe Hill, se met en route vers l'Ouest pour retrouver son frère. Au cours de son périple, il rencontre des membres du syndicat révolutionnaire pacifiste Industrial Workers of the World (IWW) et intègre leurs rangs...
Film événement et devenu culte, "JOE HILL" met en scène la biographie de ce jeune militant dont les chansons protestataires ont eu un impact énorme. Peu avant de mourir en novembre 1915, exécuté au terme d'un procès inique, il écrivait : "Don't mourn, organize ! Ne pleurez pas sur mon sort, organisez-vous !" Immigration, liberté d’expression, droits des travailleurs, condition pénitentiaire, police, justice, peine de mort, autant de questions essentielles posées par le film. La réponse de Joe est toujours humaine : il exige du pain, oui, mais aussi des roses. Car la beauté du film saisit ensemble le désir de justice et le désir de vie, bien plus fortement qu’aucun exposé didactique.
Le film "JOE HILL" est soutenu officiellement par la Ligue des Droits de l'Homme, par Ensemble contre la peine de mort, par la FIDH, par l'APHG, et par Les Amis du Monde diplomatique
Le cinéma Utopia à Montpellier va programmer le film en sortie nationale dès les 18 novembre, pendant au moins 2 semaines. Au vu des thèmes portés par le film et de sa qualité, il semble intéressant de vous proposer de le découvrir et de soutenir sa diffusion autour de vous, en communiquant auprès de vos contacts et réseaux. Mais aussi en proposant au cinéma qui le programme d'organiser une séance de ciné-débat en lien avec d'autres collectifs, ou d'y participer. D'autres cinémas que vous connaissez dans le département de l'Hérault pourraient aussi le programmer s'ils sont sollicités localement par des collectifs ou des associations.

En 1902, deux immigrants suédois, Joel et Paul Hillström, arrivent aux Etats-Unis. Ils doivent faire face aux amères réalités, une langue nouvelle et l'effroyable pauvreté qui règne dans les quartiers de l'East Side à New-York. Paul quitte la ville, Joel y reste, amoureux d'une jeune Italienne. Mais l'aventure est de courte durée. Rien ne le retenant à New-York, Joel, devenu Joe Hill, se met en route vers l'Ouest pour retrouver son frère. Au cours de son périple, il rencontre des membres du syndicat révolutionnaire pacifiste Industrial Workers of the World (IWW) et intègre leurs rangs...
Film événement et devenu culte, "JOE HILL" met en scène la biographie de ce jeune militant dont les chansons protestataires ont eu un impact énorme. Peu avant de mourir en novembre 1915, exécuté au terme d'un procès inique, il écrivait : "Don't mourn, organize ! Ne pleurez pas sur mon sort, organisez-vous !" Immigration, liberté d’expression, droits des travailleurs, condition pénitentiaire, police, justice, peine de mort, autant de questions essentielles posées par le film. La réponse de Joe est toujours humaine : il exige du pain, oui, mais aussi des roses. Car la beauté du film saisit ensemble le désir de justice et le désir de vie, bien plus fortement qu’aucun exposé didactique.
Bande-annonce du film : https://vimeo.com/141991913
La page du film sur le site du distributeur Malavida : http://www.malavidafilms.com/cinema/joehill
La page du film sur le site du distributeur Malavida : http://www.malavidafilms.com/cinema/joehill
Dossier de présentation du film (4 pages de l'AFCAE) à télécharger : http://www.malavidafilms.com/download.php?id=320
Un extrait d'une séquence (avec la chanson "Pie in the sky") : https://vimeo.com/134731407Le film "JOE HILL" est soutenu officiellement par la Ligue des Droits de l'Homme, par Ensemble contre la peine de mort, par la FIDH, par l'APHG, et par Les Amis du Monde diplomatique
lundi 9 novembre 2015
La nouvelle chronique cinéma d'Albert Montagne
Réjane-Hamus-Vallée
et Caroline Renouard (dir.), Les métiers du cinéma à
l’ère du numérique, CinémAction n°
155, Ed. Corlet, juin 2014, 192 p., 24 euros.
Comme
la révolution du parlant avait bouleversé le cinéma
muet, celle du numérique a profondément transformé
le cinéma, métamorphosant des pans entiers du Septième
art qui n’a plus rien à voir avec celui d’à
peine une décennie. Les
métiers du cinéma à l'ère du numérique
est logiquement préfacé par Frédérique
Bredin, présidente du CNC, tant les
enjeux sont
considérables. A la fois technologiques, esthétiques,
économiques, professionnels, ils remettent en question tous
Les métiers
du cinéma, de la télévision et de l'audiovisuel
(titre éponyme d'un CinémAction dirigé par René
Prédal en 1990). Cette révolution silencieuse et
systémique oppose des métiers de continuité et
de rupture. Le premier chapitre, Filmer
sans film ou les métiers du tournage numérique,
souligne la sempiternelle magie du cinéma. Le directeur de la
photo (Bérénice Bonhomme), passant de la pellicule au
numérique, doit maîtriser sa caméra, travailler
de pair avec le fabricant (Sony, Red, Arri), changer ses usages
(utilisation de la cellule, étalonnage, contrôle de
l'image), innover, expérimenter, d'où un regain
d'intérêt. L’acteur numérique
(Jean-Baptiste Massuet) est un mutant à l’ère de
la performance
capture : ses
muscles enregistrés simulent un autre que lui qui devient
secondaire. Le cinéma devient théâtre numérique
séparant plus que jamais acteurs et spectateurs, désintégrant
les corps. Où est la performance ? Que devient l’acteur ?
Les ouvriers du numérique ou machinistes (R. Hamus-Vallée)
nécessitent un nouveau matériel aux incessantes
actualisations et des mises à niveaux par des formations
souvent peu réalisées et vécues comme une perte
de temps et d’argent. La caméra HD, plus fragile,
sensible et imprévisible, a un équipement lourd et
complet, considérable et coûteux, pour parer à
tout. On passe d’un 12 m3
à un 35 m3.
A contrario,
la présence humaine rétrécit. Pis, tous les 6
mois, une nouvelle caméra, plus performante et complexe, sort,
entraînant une surenchère de technique et de stress qui
s’accélèrent : l’investissement du
côté des techniciens, les bénéfices de
celui des producteurs, multipliant les sensations de déséquilibre.
Les cinéastes Olivier Nakache et Eric Toledano, interrogés
par C. Renouard, donnent un précieux témoignage sur
cette mutation. Pour Intouchables
(2011), ils ont
d’abord cherché à trouver un équilibre
entre les avantages et inconvénients des deux technologies. La
solution, étonnante, est un panachage : numérique
en caméra Alexa pour les scènes de nuit, argentique en
caméra 35 mm pour les scènes de jour. Avec Samba
(2014), le côté
hybride est impossible et le numérique s’impose. Les
deux cinéastes réalisent avec Ana Antune - leur
directrice de post-production, un métier devenu primordial -
qu’ils ont vécu la fin de l’argentique. Autres
métiers : le stéréographe (Pascal Martin)
qui apporte du relief au film, passant de la projection 2D à
la 3Ds, le photographe de film (l’ancien photographe de
plateau)(Virginie Villemin) et le problème sempiternel des
droits d’auteur, le scripte face au numérique (Olivier
Caïra). Le second chapitre, La
post production numérique,
éclaire des
métiers toujours plus nombreux : ingénieur du son
(Alexandra Tilman, Jocelyn Robert et Pierre Bariaud), directeur de
post-production (Kristian Feigelson), monteur, chef et assistant
(Sébastien Denis), superviseur d’effets visuels (VFX)(R.
Hamus-Vallée et C. Renouard), étalonneur/coloriste (C.
Renouard), animateur 2D/3D (Sébastien Denis), infographiste
(Panagiotis Kyriakoulakos). Le troisième chapitre, Diffuser
autrement,
égraine des métiers différents.
La vidéo
à la demande en France (Jean-Yves Bloch et Marianne
Bloch-Robin) bouleverse la distribution et génère des
métiers à haute technologie : administrateurs de
réseaux, programmateurs, intégrateurs, web-designers,
ergonomes. Si le projectionniste (Yannick Pourpour) est un métier
en récession, l’automatisation renforçant sa
« présence fantôme », l’archiviste
numérique (Frédéric Rolland) et le restaurateur
numérique (Emilie Leroux) deviennent des métiers
essentiels. La promotion des films (Florian Lapôtre et C.
Renouard) crée des réseaux sociaux (Facebook, Twitter),
des sites et blogs cinéphiles, vitrines à part entière
de films, cinéastes, genres, revues. En 2006, pour la première
fois, les dépenses brutes de publicité sur internet
dépassent celles des radios et salles de cinéma, le net
devenant le troisième média de promotion des films
sortant, d’où des métiers numériques
nouveaux : attaché de presse, conseiller et stratège,
développeur, graphiste, et l’émergence de
blogueurs notables, sites phares, administrateurs de pages. Le
critique numérique (Gilles Lyon-Caen) apparaît même.
Enfin, la formation aux métiers du numérique (Frédéric
Tablet) devient un enjeu majeur des universités et grandes
écoles de cinéma. Une sélection exhaustive de
sites internet d'associations, organisations et institutions
professionnelles de cinéma et de l'audiovisuel et un glossaire
conséquent concluent l'ensemble. Puisse ce livre éveiller
des vocations !
Albert
Montagne
Une recension de Jean-philippe Coullomb en rapport avec l'EMC : Eloge du blasphème de Caroline Fourest
Caroline
FOUREST, Eloge
du blasphème,
Grasset, Paris 2015, 186 pages.
On
connaît l’auteure, son joli minois qui fréquente
assidument les plateaux de télévision, sa force de
conviction qui confine parfois à l’imprécation
religieuse, et on a entendu parler de ses approximations
occasionnelles dans ses propos comme dans ses écrits. On
retrouve dans ce livre écrit après les attentats de
janvier dernier l’ancienne journaliste de Charlie
Hebdo,
avec sa pugnacité coutumière. Si elle ne résiste
pas à la tentation de régler des comptes, par exemple
avec Pascal Boniface (mais il est vrai que lui-même ne la
ménage pas), elle a le mérite de porter le fer là
où il le faut en montrant toutes les hypocrisies, depuis
celles d’un clan Le Pen jusqu’à celles de beaucoup
d’associations ou de groupes qui prétendent défendre
les minorités mais qui ne font que basculer dans le
communautarisme et finissent par justifier l’injustifiable. Des
associations de défense des homosexuels, des mouvements
antiracistes, des membres de formations historiquement athées
comme le PCF (dont Charb était proche) ou des intellectuels
comme Emmanuel Todd se succèdent ainsi sous sa plume. Et on
comprend que c’est une certaine gauche, héritière
de celle qui ne voulait pas désespérer Billancourt, qui
la désole au-delà de tout par sa cécité
plus ou moins volontaire devant les réalités.
Elle
s’attaque ensuite à la sulfureuse notion d’islamophobie
pour montrer sa vacuité et l’imposture intellectuelle
qu’elle représente, puisqu’elle ne sert qu’à
faire condamner comme racistes des propos qui sont simplement
hostiles à une religion, en pratiquant la même
essentialisation que l’extrême-droite ramenant les
fidèles à leur culte. Elle montre le danger de la
posture différentialiste des Anglo-Saxons, qui finissent par
placer sur le même plan dans leur presse les victimes et leurs
bourreaux. On ne peut que lui donner raison quand elle explique que
l’absence de laïcité et de Charlie
Hebdo
antireligieux chez eux n’a pas empêché nombre de
citoyens britanniques ou américains de se retrouver dans les
camps djihadistes. Ce n’est qu’à la fin de son
ouvrage qu’elle arrive à la question du blasphème,
en soulignant qu’il n’est pas synonyme de haine, bien au
contraire, mais d’émancipation d’un ordre
religieux souvent pesant. Traditionnel en France depuis la Révolution
puis l’Assiette
au beurre,
il reste poursuivi dans de nombreux Etats, parfois par la peine de
mort.
On
l’aura compris, c’est un petit ouvrage écrit en
réaction, mais un ouvrage de combat, d’un combat dans
lequel Caroline Fourest a choisi son camp, celui de la liberté
de l’individu et de son droit à la dérision.
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