Visite d'exposition à LATTES
Notre collègue Sébastien Cote a visité pour nous une belle exposition, visible au musée archéologique Henri Prades à Lattes jusqu'au 6 juillet prochain, intitulée L’aventure phocéenne, Grecs, Ibères et Gaulois en
Méditerranée Nord-Occidentale. Il nous fait le compte-rendu de sa visite. Saluons la qualité de son travail, qui donnera envie, on n'en doute pas, à celles et ceux qui n'ont pas encore fait le déplacement d'aller voir cette exposition.
Une exposition labellisée « Exposition d’intérêt
national » est toujours un événement. Celle-ci ne déroge pas à la règle.
Installée dans le musée Henri Prades, elle évoque l’histoire de la rencontre
entre Grecs, Ibères et Gaulois en Méditerranée nord-occidentale au cours du 1er millénaire avant
notre ère. Les territoires situés entre les Alpes et les Pyrénées –y compris
son versant méridional ibérique- ont été le théâtre de partages, d’échanges, de conflits entre divers
peuples.
L’exposition
se parcourt en une à deux heures. Elle est composée de deux salles proposant
des cartes, des panneaux multimédia interactifs, des vitrines d’objets, des
synthèses thématiques. Un audio-guide est proposé gratuitement. Elle est organisée en 5 parties :
-Les premiers contacts :
navigateurs et terriens
-Phocée et les établissements occidentaux
-Commerce, échanges et lieux de
rencontre
-Contacts et transferts
socio-culturels
-Alliances, conflits et
cohabitations
L’objet
central est de suivre les Grecs partis de Phocée (Asie mineure) au VIIe siècle
av. J.-C. vers la Méditerranée occidentale pour fonder des colonies parmi
lesquelles Massalia (Marseille, vers
600), Emporion (Empuriés, vers
580), et Alalia (Aléria, vers 565). Ils fonderont plus tard des
établissements secondaires le long du littoral (Antipolis, Nikaia, Agathé…). Cette migration des Phocéens est
renforcée après la prise de la ville par les Perses en 545 av. J.-C.
Comme
tout nouvel établissement, les colons phocéens apportent avec eux des objets,
des divinités, une langue et une écriture, un art de vivre (consommation de
vin, banquet, pratiques sportives). Les interactions entre les Grecs et les
peuples indigènes (Gaulois ou Ibères) sont un processus long et complexe que
l’exposition nous propose de saisir au travers d’objets variés (vaisselle,
statuaire, amphores, armes et bijoux, etc.). Les répercussions de ces contacts
sont surtout connues pour les peuples locaux car l’impact sur les Grecs
eux-mêmes reste encore mal identifié. L’exposition ne masque pas le caractère
ponctuellement conflictuel de cette rencontre, attesté par des sites fortifiés
nombreux construits par les Grecs et par le choix par Massalia d’une alliance avec Rome de longue durée à partir de
l’arrivée des Romains dans cet espace.
Pour les collègues d’histoire-géographie, cette exposition
peut être utilisée dans le cadre du programme de 6ème, plus
particulièrement dans le thème 2 où un chapitre doit être consacré au
« monde des cités grecques ». Plusieurs objets sont utiles pour aborder
l’expansion de la culture grecque autour de la Méditerranée (notamment la
langue et l’écriture) ce qui permettra d’ancrer localement cette question pour
des élèves.
Enfin, un petit cycle de conférence accompagne
l’exposition, à 18h30 à l’auditorium du musée. Le 27 février une conférence sur
« Le vase grec et ses usages » par Pierre Rouillard, le 19 mars
« Les Phocéens chez les Celtes : circulation des produits et des
hommes » par Dominique Garcia et le 14 mai « De la mer au
continent : la construction du territoire de Marseille grecque » par
Michel Bats.
Ostrakon avec
abécédaire grec, Lattara, Lattes (Hérault), Céramique campanienne, 200-175 av.
J.-C.
Atteste
l’apprentissage de la langue grecque dans la région.
Photo 2
Râpe à
fromage, Pech Maho, Sigean (Aude), IIIe siècle av. J.-C.
Cette
râpe servait à râper du fromage dans le vin que l’on ne consommait pas pur. Cette
pratique est attestée dans l’Iliade par exemple.
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